Culture du coton et dégradation des sols dans le Mouhoun (Burkina Faso)
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Abstract EN:
Integrated into international economic networks and produced in some countries of the South, cotton is more and more cultivated in the western parts of Burkina Faso where soils and weather conditions are favourable. After some field observations and interviews carried on with the farmers of Mouhoun, the area seems to be affected by dynamics mechanisms of water and wind erosion which are visible in the landscapes, active at various scales and variable according to the different topographical units. The cultivation of cotton has developed in traditional farming systems of savanna areas, these systems being based on moving farming and the pratice of fallowing land. However, the specific logics of cotton growing have gradually changed the traditional systems through the intensification and mechanization they involve, thus simultaneously causing a differenciation among farmers. As the modernization of technical practices is not always adapted to the local environments which are by nature vulnerable to erosion, the land is increasingly weakening and the damage process is made worse owing to overexploitation of resources and misuse of imported farming methods. Aware that the land is “getting tired” and eroding, the farmers in Mouhoun are spontaneously implementing erosion management, the latter being associated to national and international programmes for sustainable preservation of the environment.
Abstract FR:
Intégré aux filières économiques internationales et produit dans quelques pays du Sud, le coton est de plus en plus cultivé dans les régions occidentales burkinabé où les sols et le climat lui sont favorables. Après observations de terrain et entretiens menés auprès des exploitants du Mouhoun, il apparaît que la région est affectée par des mécanismes dynamiques d'érosion hydrique et éolienne visibles dans les paysages, actifs à différentes échelles spatiales et variables selon les unités topographiques. La culture cotonnière s'est développée dans les systèmes de culture traditionnels des régions de savane, ces systèmes reposant sur l'itinérance des cultures et la pratique de la jachère. Cependant, les logiques de production spécifiques du coton ont progressivement modifié les systèmes traditionnels par l'intensification et la mécanisation qu'elles induisent, causant simultanément une différenciation entre les exploitants. La modernisation des itinéraires techniques n'étant pas toujours adaptée aux milieux locaux naturellement vulnérables à l'érosion, la dégradation des terres se trouve accélérée et majorée par la surexploitation des ressources et le mésusage des pratiques culturales importées. Conscients que la terre " se fatigue " et s'érode, les exploitants du Mouhoun mettent spontanément en œuvre des mesures anti-érosives, lesquelles sont complétées par des programmes nationaux et internationaux de préservation durable de l'environnement.