Abstract FR:

Situé au Nord-Ouest de l’Argentine, sur le piémont andin subtropical, le Grand San Miguel de Tucuman (785 000 habitants) est étudié à travers la lecture du mal-développement et ses implications dans la gestion de l’environnement. L’agglomération a connu au cours des trente dernières années une dynamique de métropolisation (expansion urbaine rapide), accompagnée d’un processus de retrait des institutions publiques en liaison avec le modèle politique (ouverture au néolibéralisme économique, décentralisation). Cela s’aggrave dans le cas de Tucuman par une situation de crise ancienne, liée aux difficultés structurelles de la mono-activité agro-industrielle (la culture de la canne à sucre) sur laquelle a été basée la mise en valeur du piémont. Cela se traduit depuis plusieurs décennies par une économie provinciale en difficulté, et par une détérioration sociale (montée de la pauvreté, perte de légitimité des élites locales). Il en résulte un manque de planification urbaine et une dégradation de l’environnement. Des pollutions et une montée des risques naturels pèsent alors sur la qualité de la vie dans l’agglomération, affectant particulièrement les plus défavorisés. Les principaux dommages observés (pollution de l’eau, de l’air, déchets solides, risque torrentiel) sont détaillés, ainsi que leurs enjeux pour la société locale. La gestion de l’environnement fait apparaître des éléments de blocages liés à la situation nationale et aux dysfonctionnements institutionnels locaux. Les relations des principaux acteurs sont analysées dans ce contexte de crise, avec des perspectives sur l’intégration des territoires comme principale voie d’amélioration.