L'accès à l'écriture à l'école maternelle : Observation clinique de pratiques enseignantes
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The present thesis deals with an unusually addressed stage, i. E. The moment when an infant shifts from drawing to writing, from an oral mode of representation of the language to the abstract alphabetical code. Be it handwriting activities, coding, organizing a text and so on, I am considering the writing process all the way through the set of pedagogical tools that a teacher implements in order to work on the various dimensions of the scriptural operation. My theoretical framework is that of a psychoanalytically informed approach of teaching that has conceptualized the link to knowledge. I have focused my attention on one of its modalities: the link to writing. In this perspective, “…writing is considered [as] a tool seized by a writer with which s/he develops a complex relationship…” (C. Barré De Miniac, 2000). This, precisely, is the relationship I choose to observe in its ordinary setting. I pay particular attention to the psychic processes at work in teaching practices and to the teacher’s position within the psychic space of writing in a class. Hence, the use of psychoanalytical concepts proves illuminating in my endeavour to understand how these practices develop. According to me, gaining access to writing in nursery school appears to be an enduring hardship, a turning point in the constitution of the infant’s link to writing. The writing process taking place here may be considered as being part of the symbolization process. Therefore, both the pupil and the teacher are likely to be confronted again with some separation anxieties that are inherent to a more archaic stage of psychic structuration. According to his/her personal link to writing and to pupils, the teacher thus seems to be arranging a specific kind of “psychic environment”, the quality of which is in part shaping the infant’s opportunity to gain access to writing.
Abstract FR:
La thèse porte sur un temps inédit, au cours duquel un élève passe du dessin à l’écriture, c’est-à-dire d’un mode de représentation du langage oral à un autre, l'abstrait du code alphabétique. J’appréhende l’écriture à travers les dispositifs pédagogiques construit par l’enseignant pour travailler les différentes dimensions de l’acte scriptural allant des activités graphiques, jusqu’à l’organisation d’un texte, en passant par la mise en code. C’est dans le contexte théorique de l’approche clinique du rapport au savoir que je m’attache à l’une de ses modalités qu’est le rapport à l’écriture où « … l’écriture est envisagée sous l’angle de l’appropriation par un scripteur d’un outil avec lequel il entretient un rapport complexe … » (C. Barré De Miniac, 2000). C’est ce rapport complexe que je choisis d’explorer par des observations cliniques en situation. Je m’intéresse particulièrement aux éléments psychiques en jeu dans les pratiques enseignantes, notamment concernant ceux de la place de l’enseignant dans l’espace psychique de l’écriture en classe. Je convoque alors un certain nombre de concepts issus de la psychanalyse pour tenter de comprendre comment ces pratiques se développent. L'accès à l'écriture à l'école maternelle constituerait, selon moi, une épreuve marquante, pouvant faire « événement » dans la constitution du rapport à l’écriture de l’enfant. Le processus d'écriture, amorcé ici, pourrait en effet s'inscrire dans la continuité du processus de symbolisation. De sorte qu'élève et enseignant se trouveraient confrontés à nouveau à des angoisses de séparation liées aux mouvements psychiques inhérents à une période plus archaïque de structuration. L’enseignant aménagerait, en fonction de son propre rapport à l’écriture et de son lien aux élèves, un « environnement psychique » de la qualité duquel dépend pour partie la possibilité pour l’enfant d’accéder à l’écriture.