Comment des enseignantes d’école maternelle « entendent » le silence de l’élève ? : étude clinique : des questions du chercheur aux questions de recherche
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Emerged in its very early steps from questions by my educational practice, this work is an attempt to catch psychic processes, education policies aimed to help pupils of 3 to speak, are built on. It is psychoanalysis-oriented clinic approach. Its main material is teacher interview analysis. Up to seven interviews have been analysed. The main methodical thread relies on awareness of my countertranferencial feelings. This leads me to my own silence condition and by the way to broader subjects such as quest for origin, exile, mother tongue. This work is divided into 4 parts. “Partie I, Prologue” is a clinic reading of the tale of “La Petite Sirène” as a metaphor for the question of research issue. “Partie II, Le chercheur : sujet et objet d’une recherche clinique ?” examines the unconscious links between researcher and his research object based on my own experience during this work. “Partie III, L’entrée dans la langue de l’école : l’exil de la langue maternelle ?” looks at the school tongue versus mother tongue in terms of the former being foreign to the latter. “Partie IV, L’analyse des entretiens” attempts to infere how teachers “listen to” their pupils silence.
Abstract FR:
À partir de questions issues de ma pratique d’enseignante, cette recherche vise à appréhender les processus psychiques sous-tendant des stratégies pédagogiques déployées pour aider certains élèves à entrer dans la langue de l’école. Le travail s’inscrit dans le cadre d’une approche clinique d’orientation psychanalytique ; sept entretiens effectués auprès d’enseignantes en petite section d’école maternelle sont analysés. Par ailleurs, l’étude est étayée par mes élaborations contre-transférentielles présentées comme « fil méthodologique majeur ». Ainsi, à partir du thème du silence chez l’élève, j’ai été amenée à interroger mon propre rapport au silence, sorte « d’exhumation » qui m’a donné l’occasion d’explorer d’autres pistes parmi lesquelles les questions de l’origine, de l’exil, de la langue maternelle m’ont particulièrement mobilisée. J’ai organisé mon travail en quatre parties ; dans la première partie, je propose en guise de prologue, une lecture clinique du conte de La Petite Sirène en tant que métaphore de la problématique de la question de recherche. La seconde partie, en partant de mon propre cheminement est consacrée à l’étude des rapports inconscients qu’un chercheur peut entretenir avec son objet de recherche. La troisième partie s’attache à cerner « la langue de l’école » dont l’apprentissage peut s’apparenter pour un enfant entrant pour la première fois à l’école à celui d’une langue étrangère. Dans la quatrième partie, à partir de l’analyse des entretiens, je tente d’inférer comment des enseignantes s’organisent psychiquement par rapport au silence de certains de leurs élèves.