La restructation de l'agriculture est-allemande : et son integration à la politique agricole commune
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
With the German reunification, the eu agricultural policy was extended de facto to the new German lander without a real adaptation period. Nowhere else were the systemic disruption and the clash of models so strong. The production stakes, the immediately competition with the west german farmers lead even to the following question : is there really a transition ?, or should we better speak of rupture ? In order to integrate the eastern german agriculture into the cap, west germany has straightway opted for the extension of his agricultural model to the east, despite the fact that it is also questioned. Nevertheless, according to its mostly ideological nature, the purpose to reintroduce the intensive family farm model instead of the former socialist co-operative farm run up against strong resistance on the field. The sometimes contradictory complexity of the western immersion, the perverted effects of the extension of the western german law and of the cap rules to eastern germany give birth to juridical and economical very various types of farms : the expected family farm model has only found a low acceptance, in opposite the (former socialist) endogenous forces show a very more efficient adaptation capacity than previous. The transformation process of the farming structures can however not be understood without its articulation with the re-definition of the production systems leading to a marginalization of the stock-farming. Beyond the durably gap between the eastern et western farming structures, this articulation also contributes to the emergence of regional agricultures instead of the homogeneous cover of the past socialist agriculture. Also referring to « territorial memories », this effect of geographic contexts makes possible to understand how the local and regional situations re-compose themselves during periods of deep mutations.
Abstract FR:
Avec la réunification allemande, le 3 octobre 1990, l'agriculture des nouveaux länder s'est vue de fait intégrée à la PAC sans réelle période d'adaptation. Nulle part ailleurs la rupture systémique et la confrontation de modèles n'ont été aussi brutal. Les enjeux productifs, la compétition immédiate avec les agriculteurs ouest-allemands font même poser la question : est-ce une transition ?, n'est-ce pas tout autant une rupture ? Face au défi de l'intégration de l'agriculture est-allemande dans la PAC, l’Allemagne de l'ouest a d'emblée opte pour le transfert de son modèle, lui-même en rupture de finalité. De nature essentiellement idéologique, le projet de réintroduction de l'exploitation familiale intensive à la place de la coopérative agricole de production socialiste s'est toutefois heurté à une forte résistance sur le terrain. La complexité contradictoire de l'immersion occidentale, les effets pervers d'application du droit ouest-allemand et des règles de la PAC en Allemagne orientale entrainent l'émergence de types juridiques et économiques d'exploitations très divers, ou l'exploitation familiale attendue ne connait qu'un succès limité, ou les forces endogènes ex-socialistes font preuve d'une capacité de transformation beaucoup plus efficace que prévue. Le processus de transformation des structures d'exploitation ne peut toutefois être compris sans son articulation avec la profonde redéfinition des systèmes de production conduisant à une marginalisation des élevages. Au-delà de l'installation durable d'une dualité agricole interne à l'Allemagne, cette articulation participe à l'émergence d'agricultures régionales prenant le relais du manteau uniforme de l'agriculture socialiste sur le territoire. Cet effets de contextes geographiques renvoyant aussi à des « mémoires spatiales » permet de saisir comment se recomposent les situations locales et régionales en période de profondes mutations.