thesis

Les Enseignantes en Bretagne aux XVIIème et XVIIIème siècles : religion, éducation et société

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Abstract EN:

Although women were rarely taught to read and write in Brittany under the Old Regime, the education of girls was not totally ignored, it was even an importat factor of the Catholic Reform. The development of monasteries in the 17th century particularly helped educational establishmets. The Ursulin nuns who settled in the province were quickly perceived as being the ideal religious teacher because of their special vocation, educating the poor in classes during the day, and even boarding young girls. In fact a large majority of religious congregations and orders usually offered free education and boarding for the very poor. During the Age of enlightenment and parallel to this strong religious model, gradually emerged a movemet of lay women teachers for the young. And also several no-cloistered congregations were started in the 18th century thus promoting education in the rural areas. Teaching under the Old Regime appeared generally like apostolic work more than just giving access to the skills of reading, writing and arithmetic. Moreover it seems that education, far from being an elitist school system, offered a wide variety of schools open to young people from every class of society. Under the Old Regime, the popular opinion about educating girls was very certainly a major obstacle in systematically reaching all the girls to give them an education and to teach them to read and write : the structures existed but the mentality kept the teachers from attaining their objectives. Actually education for girls was limited to the time allotted for religious instruction which proved much too short to acquire even a minimum of reading and writing skills.

Abstract FR:

Malgré une faible alphabétisation des femmes en Bretagne sous l'Ancien Régime, l'éducation des filles est loin d'avoir été totalement abandonnée et elle s'inscrit pleinement dans le projet de la Réforme catholique. L'essor monastique du XVIIème siècle profita largement aux établissements scolaires. Les Ursulines, qui se sont rapidement implantées dans la province, s'imposent par leur vocation comme le modèle des enseignantes religieuses. Au service des plus pauvres dans leurs classes externes, elles offrent aussi des pensionnats pour les jeunes filles. Rares sont les congrégations ou ordres religieux n'ayant jamais proposé de pensionnats ou de classes gratuites pour les plus défavorisés. Aux côtés de ce puissant modèle religieux, émerge peu à peu au cours du siècle des Lumières un réseau de femmes laïques engagées dans l'instruction de la jeunesse. Parallèlement, les nouvelles communautés religieuses non soumises à la clôture se multiplient également au XVIIIème siècle, favorisant la diffusion d'un enseignement dans les campagnes. La fonction enseignante sous l'Ancien Régime se dégage comme une œuvre apostolique plus générale que la seule formation aux rudiments représentés par la lecture, l'écriture et le calcul. De plus, nous ne découvrons pas un système scolaire élitiste, mais proposant au contraire une grande diversité des lieux d'enseignement destinés à tous les milieux sociaux. La conception de l'éducation des filles constitue certainement l'obstacle majeur à une scolarisation plus répandue et à une alphabétisation systématique des jeunes filles sous l'Ancien Régime : les structures existent mais les mentalités freinent l'action des enseignantes. En effet, la scolarisation des filles s'inscrit prioritairement dans le cadre d'une formation religieuse à laquelle il n'est accordé que bien trop peu de temps pour acquérir une instruction même élémentaire.