Se soustraire aux désirs des autres, s'en remettre à l'Autre : penser les conduites à risques adolescentes par le prisme de l'ordalie
Institution:
Montpellier 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The main objective of this text is to highlight the subject of how, in today’s society, the phenomenon of the “ordeal” – a ritual that calls up “God’s judgement” by exposing an individual to deadly risk – is instituted in different social organizations practicing “ordeal” rituals themselves. That which once had to be endured becomes chosen, and that which was part of social organization becomes individual. As such, a new paradigm of the “ordeal” ritual emerges from these adolescent behaviours, confirming the passage through a sort of invisible doorway (threshold) between the child’s world and that of the adult. This new form crystallizes itself through repetitions that attempt to provoke the creation of a symbolic link between limits, the finite and death. In this new manifestation of the “ordeal” ritual, society comes in but to take an empty place, by default, like a missing component, imprecise; meanwhile the figure of divinity (that which declares what is good and bad, true and false) functions as a masked player, hidden under a new apprehension of the parental figure, the Third figure, the Other.
Abstract FR:
Dans ce travail, nous avons tenté de mettre à jour comment aujourd’hui se produit, un passage des pratiques ordaliques, structures d’appel au « jugement de Dieu » par l’exposition du sujet à un risque mortel, instituées et instituantes dans différentes organisations sociales aux conduites ordalique. Ce qui était subi devient choisi, ce qui était socialement organisé devient individuellement décliné et un nouveau paradigme ordalique semble émerger de ces conduites adolescentes qui viendraient manifester, concrétiser le passage d’un seuil devenu invisible entre le monde de l’enfance et le monde adulte en se cristallisant dans une répétition tentant de provoquer la création d’un lien symbolique avec les limites, la finitude et la mort Ainsi, dans les nouvelles déclinaisons ordaliques, la société vient prendre place, en creux, par défaut, comme un acteur manquant, estompé tandis que la figure de la divinité donnant le bien et le mal, le vrai et le faux, délivrant des paroles de vérité vient figurer comme un acteur masqué, masqué sous de nouvelles appréhensions des figures parentales, de la figure du tiers, de l’altérité.