Rapport à l’école et rapport de genre chez les élèves de lycée professionnel : Pour une pensée relationnelle de l’expérience scolaire des filles et des garçons de milieux populaires
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Since the 1960’s, the question of sexual difference at school has arisen from debates within feminist movements. Several studies have thus uncovered a paradox: girls have more success at school, yet they do not have access to the most valued orientations even amongst vocational trainings. This research does not question this analysis. Within the setting of the years 2000, our ambition was however to specifically examine what common sense and media debates have recognized in terms of underachievement of boys who come from the working class. The ethnographic inquiry that we conducted in a tertiary vocational school in the suburbs of Paris aims at highlighting the different ways of being and ways of acting of boys and girls from working classes. Our observation of classroom settings, of areas of school life, and of interstitial spaces, our quantitative and qualitative analysis of incident reports led us to consider girls and boys school experience in terms of a relational approach, as a co-experience embedded in relationships of gender and social class domination. This analysis leads us to conclude that girls are able to manage with school and gender injunctions, whilst boys are more frequently at risk of a rupture from school.
Abstract FR:
Depuis les années 60, sous l’impulsion de mouvements de pensée féministe, la question de la différence des sexes à l’école a été posée. Nombre de recherches ont ainsi permis de mettre au jour un paradoxe, celui d’une meilleure réussite des filles dans l’école qui ne permettrait pas à ces dernières d’accéder aux orientations scolaires puis professionnelles les plus valorisantes. Notre recherche ne vise pas à mettre en cause ces analyses, néanmoins dans le contexte des années 2000, nous avons cherché plus précisément à interroger ce que le sens commun et le débat médiatique a posé en termes de fort échec scolaire des garçons de milieux populaires. L’enquête ethnographique que nous avons menée dans un établissement d’enseignement professionnel préparant aux métiers du secteur tertiaire de la proche banlieue parisienne vise à saisir les manières d’être et de faire différenciées des filles et des garçons de milieux populaires. Notre observation des espaces de la classe, des espaces de la vie scolaire et des espaces interstitiels de l’école de même que notre analyse quantitative et qualitative des rapports d’incidents nous ont conduite à envisager les expériences scolaires des filles et des garçons de manière relationnelle, comme le fruit d’une co-expérience enchâssée dans des rapports sociaux de sexe et des rapports sociaux de classe. À partir de ces analyses, on constate que si les filles parviennent à faire avec les injonctions scolaires et les injonctions de genre, les garçons prennent bien plus fréquemment le risque de la rupture avec l’école.