thesis

Du village à la banlieue : l'évolution des villages Lebou du rivage méridional de Dakar

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The Lebou form an original community living in an urban environment. Although those who live in the villages along the southern coast belong to the great historic authority rulers of the Cap vert peninsula, they have a smaller political influence. Actually, the word lebou, a colonial formulation, does not designate a group but a social entity based on an assumed consanguinity. So we can refer to the Lebou as a tribe whose members have several features in common, and among them we shall retain pride and hostility towards outsiders. Besides creating a hybrid space, the periphery growth of Dakar generates urbanization at two levels two categories of suburb dwellers can be distinguished: on one hand, the autochthons that refuse any straight progress, on the other hand, the "neo-city dwellers" who try by all means to live a successful city experience. This explains in part why so many opportunities have been missed by the Lebou. These paradoxical and enigmatical facts can be appraised through three examples: - the decline on traditional activities mainly due to a refusal" to invest while urban growth creates a potential market, - the bad use of capitals drawn from land selling, - the small representation of the Lebou in new activities likes industry. We therefore wonder why the Lebou keep enjoying a relative local influence in spite of their small economic power. They owe it mainly to their relatives living at Dakar. But we notice here and there the questioning of the old hegemony particular through the superposition of state political power on traditional political power. An anthropology of everyday life and city experience help to discover all the africanity of the city. This africanity is expressed through the multifarious ways in which people respond to under-integration and or suburban poverty: "d system", micro- geo-strategies". . . Land management, which has as an objective to adjust the city to society and not the contrary, therefore appears as a common undertaking to which must take part populations who have a singular perception of their space.

Abstract FR:

Les lébou du Sénégal constituent une communauté originale en milieu urbain. Ceux qui vivent dans les villages du sud appartiennent certes aux maitres historiques de la presqu'ile du cap vert mais leur poids politique est moindre en raison de leur implantation tardive. En effet, le terme lébou -qui est une création coloniale- ne désigne pas un groupe mais une entité sociale fondée sur une parenté supposée. On peut alors en parler comme une tribu ayant bien des points communs dont on retiendra essentiellement l'orgueil et l'hostilité à l'égard des autres. Outre la formation d'un espace hybride, la croissance périphérique de Dakar fait apparaitre une urbanisation à deux vitesses ou se distinguent deux catégories de banlieusards : d'un côté, les autochtones qui refusent le progrès en ligne droite, de l'autre, les "néo-citadins" qui cherchent par tous les moyens à réussir leur aventure urbaine. Cette situation explique en partie le grand nombre d'occasions manquées par les lebou. Ces paradoxes ou énigmes peuvent être appréciés à travers trois exemples : - le déclin des activités traditionnelles essentiellement lié au "refus" d'investir alors que l'expansion urbaine crée un marché potentiel, - le mauvais usage des capitaux tirés de la vente des terres, - la faiblesse de la représentation lébou dans les activités nouvelles comme l'industrie. On s'étonne alors de voir que les lebou continuent à jouir d'une relative influence malgré leur faible poids économique. Ils le doivent essentiellement à leurs "parents" de Dakar, mais on note ça et la, une remise en cause de l'hégémonie d'antan avec notamment la superposition d'un pouvoir politique d'état au pouvoir politique traditionnel. L'anthropologie du quotidien et l'apprentissage urbain font découvrir toute l'africanité de la ville qui s'exprime à travers les multiples réponses populaires à la sous-intégration et ou à la misère urbaine :"système d","micro-géo-strategies". L'aménagement qui doit avoir pour objectif de réduire la ville à la société et non l'inverse apparait alors comme une entreprise commune à laquelle doivent être associées les populations qui ont une perception propre de leur espace.