Abstract FR:

Transmise par une mouche du genre glossina, la trypanosomiase humaine africaine conduit fatalement à la mort si elle n'est pas traitée. Elle évolue sans signe apparent et ses bouffées épidémiques ont décimé les populations entières de certaines régions d'Afrique tropicale au début du siècle. Même si des milliers de cas ne sont plus annuellement dépistés comme c'était le cas au debut des années quarante dans les colonies de l'Afrique Occidentale Française, on assiste actuellement à l'émergence de nouveaux foyers dans des zones longtemps épargnées par la maladie et à la reviviscence d'anciens foyers connus comme celui de Zoukougbeu. Les inégalités spatiales dans la distribution actuelle des malades dans ce foyer semblent indiquer l'existence de structures spatiales aux caractéristiques environnementales et humaines favorables ou non au développement de la maladie. Cette étude qui a pour objectif d'identifier les degrés et/ou types de structurations du milieu correspondant aux différents niveaux de risque de développement de la maladie du sommeil dans un foyer renvoie à une caractérisation et à une hiérarchisation des structures spatiales selon leur potentiel pathogène. Ces structures spatiales ont été mises en évidence dans le foyer de Zoukougbeu au travers d'une étude de la distribution des faits humains et environnementaux à partir d'une cartographie fine de l'habitat, des pistes et des lieux d'activités productrices ou non de la population. La distribution spatio-temporelle de la maladie a été ensuite étudiée en relation avec les caractéristiques spatiales et démographiques mises en évidence. Cette approche qui a permis l'identification de mailles élémentaires de fonctionnement de la maladie du sommeil dans un foyer en zone forestière, contribue ainsi à la caractérisation des espaces à risque de cette maladie. Elle participe aussi à la mise au point d'un système d'information géographique pour la surveillance des zones soumises au risque de maladie du sommeil en zone forestière ivoirienne.