Le risque trypanosomien dans le bassin du Mouhoun au Burkina Faso : approches paysagères : Télédétection - Biogéographie des glossines - Spatialisation du risque
Institution:
Montpellier 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
African Animal Trypanosomoses is a major hindrance to cattle breeding in the Mouhoun River Basin (Burkina Faso), where their major vectors are Glossina palpalis gambiensis Vanderplank and G. Tachinoides Westwood. The main objective of this study is to apprehend the landscape dynamics to understand the distribution of TAA vectors in Burkina Faso. Thus, the riverine forest, their suitable habitat, is described (ecotypes and disturbance level) and linked to the presence and abundance of vectors. The area of water was used to discriminate automatically three community types of riverine forests (with 81% of overall accuracy). A landscape analysis of the seven peri-riverine vegetation units allowed to characterize the disturbance level of riverine forest. It reveals the essential link between the conservation of their habitat and tsetse densities. A second method focused on the fragmentation of the swampy forests (suitable habitat for tsetse) and confirmed the importance of the ecological integrity of tsetse habitat for their densities (negative correlation between fragmentation and ADT). Using these two parameters (ecotypes and disturbance level), the riverine tsetse fly apparent densities (ADT) and the trypanosomosis risk based on a risk indicator (entomological inoculation rate) were assessed for the entire Mouhoun river. Predicted risk for the both analysis were validated using prevalence data on cattle and reveal a very good correlation. The study of the evolution of pluviometry over the last twenty years showed that although isohyets progressed towards the south, the limits of tsetse distributions remained unchanged, confirming that the structure of gallery forest is the critical parameter of their distribution, thanks to the microclimate that they generate. The diachronic study (between 1986 up to 2002) of the composition and configuration of the suitable habitat for tsetse flies revealed a current fragmentation of their habitat on the tributaries and a reduction of the fragmentation (regeneration of swamp forest) in the others ecological sections. The dispersal and genetic population studies indicate that if the fragmentation is associated to a decrease of the flow of genes between tsetse populations, these populations are not totally isolated. This information is crucial to implement effective elimination strategies.
Abstract FR:
Les trypanosomoses animales africaines (TAA) sont la principale contrainte pathologique à l’élevage dans le bassin du Mouhoun (Burkina Faso), où leurs principaux vecteurs sont Glossina palpalis gambiensis Vanderplank et G. Tachinoides Westwood. Cette étude a pour objectif général d’appréhender les dynamiques paysagères afin de comprendre la distribution des vecteurs de TAA au Burkina Faso. Ainsi, les cordons ripicoles (CR), leur habitat privilégié, sont décrits afin de mieux comprendre comment les écotypes et leurs niveaux de dégradation conditionnent la présence et l’abondance de ces vecteurs. En se fondant sur les superficies d’eau autour du réseau hydrographique une classification automatique des écotypes a été réalisée (81 % de bon classement). Une analyse paysagère des sept unités végétales péri-riveraines a permis de caractériser le niveau de dégradation des CR. Le lien essentiel entre la conservation des formations ripicoles et la densité des vecteurs a ainsi été mis en évidence. Aussi, une deuxième méthode ciblée sur la fragmentation des forêts (unité favorable aux glossines) a été développée. Cette analyse confirme l’importance de l’intégrité écologique de l’habitat des glossines pour leurs densités (corrélation négative entre fragmentation et abondance). L’identification de ces deux paramètres (écotypes et niveaux de dégradation) par télédétection a alors permis une spatialisation sur l’ensemble du Mouhoun des densités apparentes de glossines (DAP) ainsi que du risque trypanosomien à partir d’un indicateur de risque (l’index entomologique d’inoculation). Les niveaux de risque obtenus pour les deux analyses ont été validés à partir de données de prévalence sur les troupeaux. Les résultats révèlent une très bonne corrélation entre les deux. L’étude de l’évolution de la pluviométrie sur les trente dernières décades a montré une descente des isohyètes vers le sud alors que les limites des glossines restent inchangées, ce qui montre que la structure des forêts galeries est bien le paramètre critique de leur distribution, grâce au microclimat qu’elles génèrent. L’étude diachronique, entre 1986 et 2002, de la composition et de la configuration des paysages favorables aux glossines révèle une fragmentation en cours de leur habitat sur les affluents et une réduction de la fragmentation (régénération des forêts) dans les autres sections écologiques. Des études de dispersion et de génétique des populations ont mis en évidence que si la fragmentation est associée à une réduction des flux entre populations de glossines, celles-ci ne sont pas totalement isolées, permettant d’orienter les choix stratégiques d’un programme d’élimination en cours.