Changement social, structures familiales et fécondité en Afrique subsaharienne : le cas du Cameroun
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study purports to answer the question regarding the influence of the factors of social change (urbanisation, education, improvement of living conditions, etc. . . ) On the family in subsaharian africa and also concerning their repercussions on fertility. The basic hypothesis is that in the african context, these factors perturb the regulations laid down by the family but that perturbation would concern only some of those regulations because there are others which individuals adhere to, specially those concerning practices of family solidarity which is sustained by the cult of ancestors. In other words, whatever be their social category, individuals have the obligation of respecting their ancestors and helping each other mutually but those belonging to well-to-do social strata tend to go more and more against the traditional models of fertility due to their exposure to new ideas and because of constraints related to their economic environment. The data used to test this hypothesis are those of surveys of fertility, demography and health, conducted in Cameroon in 1978 and in 1991 respectively. The following main results may be drawn from the analysis of these data: the urbanization and related socio-economic factors are not responsible for the disappearance of extended families; the socio-economic changes that have come about between 1978 and 1991 have had a rather positive influence on family solidarity; polygamy is continued in the well-to-do social groups; the factors of social change have triggered of a diminution in fertility and are actually associated with low fertility although they are still promotting extended families ; the utilization of modern contraception is not significantly lower in extented families than in nuclear families and consequently, fertility is not significantly higher in the first type of family than in the second; contrary to the seventies, cultural factors of educative type presently carry more weight than all other socio-economic facors. These results counter the evolutionistic theses on the universal and almost unavoidable convergence of family structures towards the western nuclear model under socio-economic influences, and reveal that the theses, according to which this convergence is favourable to the diminution of fertility, are not pertinent in africa and particularly in Cameroon.
Abstract FR:
Cette étude a pour objet de répondre à la question de savoir quelle est l'incidence des facteurs de changement social (urbanisation, scolarisation, amélioration des conditions de vie, etc. . . ) Sur la famille en Afrique subsaharienne et quelles en sont les répercussions sur la fécondité. Elle repose sur l'hypothèse que dans le contexte africain ces facteurs agissent comme une perturbation des prescriptions enseignées par la famille mais que cette perturbation concernerait uniquement certaines d'entre elles parce qu'il y a d'autres auxquelles tiennent les individus notamment aux pratiques de solidarité familiale que conforte le culte des ancêtres. En d'autres termes ils y ont, quelle que soit leur catégorie sociale, pour obligations de vénérer leurs ancêtres et de s'entraider mutuellement mais ceux appartenant aux couches sociales aisées tendent de plus en plus à s'opposer aux modèles traditionnels de fécondité à cause de leur ouverture aux nouvelles idées et des contraintes de leur environnement économique. Les données utilisées pour soumettre cette hypothèse à l'épreuve des faits sont celles des enquêtes sur la fécondité et démographique et de santé réalisées au Cameroun respectivement en 1978 et en 1991. Des analyses de ces données il ressort entre autres que l'urbanisation et les facteurs socio-économiques qui lui sont associes n'entrainent pas la disparition des ménages étendus, les changements socio-économiques intervenus entre 1978 et 1991 ont eu plutôt une influence positive sur le processus de solidarité familiale, la polygamie persiste dans les couches sociales aisées, les facteurs de changement social ont déclenché le processus de baisse de la fécondité et sont actuellement associés à une faible fécondité bien qu'ils favorisent jusqu'alors les ménages élargis, le risque d'utiliser la contraception moderne n'est pas significativement plus faible dans les ménages étendus que dans les ménages nucléaires et par conséquent la fécondité n'est pas significativement plus élevée dans les premiers types des ménages que dans les seconds et, contrairement aux années 70, le facteur culturel d'ordre éducatif a actuellement plus de poids que d'autres facteurs socio-économiques dans l'explication de la variation de la fécondité et explique actuellement une bonne partie des variations de la fécondité observées au niveau d'autres facteurs socio-économiques.