Les conditions éducatives de la reconnaissance au miroir de l'identité : le cas des sourds
Institution:
NantesDisciplines:
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Abstract EN:
After a long history of exclusion, deaf people are nowedays welcomed in so-called « ordinary » schools. However, we observe a gap between the expectations of deaf parents and the means set up in schools. This difference can be explained by the fact that deaf people are often defined by their mode of communication more than by their auditory "deficiency" but also by a lack of consideration of the sense of identity. Throughout history, the place given to deaf people reveals that hearing people has tried to change them into hearing people. We then distinguish between a medical vision of deafness and an approach to deafness as a physical specificity that allows to develop a cultural, linguistic and even identity particularity. Our work sets out to define what it means to be deaf and to develop the different perspectives on deafness. Then appears the multiplicity of ends that it is necessary to take into account in a process of socialization. We then discuss the aims of the school and the place that is given to the personal or collective identity of the deaf child in the school setting, through history, through the laws and by the different modes of socialization. These observations raise the question of the "recognition" of the child's identity in the process of socialization. Finally, we question the educational conditions related to identity recognition. How can one "recognize" by avoiding the pitfalls of categorization or discrimination? Is there an alternative to recognition for the consideration of identity?
Abstract FR:
Après une longue histoire d’exclusion, les sourds sont aujourd’hui accueillis dans les écoles dites « ordinaires ». Cependant, nous observons un décalage entre les attentes des parents sourds et les moyens mis en place dans les écoles. Cet écart peut s’expliquer par le fait que les sourds se définissent par leur mode de communication plus que par leur « déficience » auditive mais aussi par un manque de prise en compte du sentiment d’appartenance identitaire. A travers l’histoire, la place accordée aux sourds révèle que les entendants ont cherché à en faire des entendants. Nous distinguons alors une vision médicale de la surdité et une approche de la surdité comme une spécificité physique qui permet de développer une particularité culturelle et linguistique, voire identitaire. Notre travail se propose de définir ce que signifie « être sourd » ainsi que de développer les différents regards portés sur la surdité. Apparaît alors la multiplicité des fins qu’il est nécessaire de prendre en compte dans une démarche de socialisation. Nous évoquons, ensuite, les finalités de l’école et la place qui est accordée à l’identité personnelle ou collective de l’enfant sourd dans le cadre scolaire, à travers l’histoire, à travers les lois et par les différents modes de socialisation. Ces observations soulèvent la question de la « reconnaissance » de l’identité de l’enfant dans le processus de socialisation. Enfin, nous questionnons les conditions éducatives en rapport à la reconnaissance identitaire. Comment peut-on « reconnaître » en évitant les écueils de la catégorisation ou de la discrimination ? Existe-t-il une alternative à la reconnaissance pour la prise en compte de l’identité ?