Abstract FR:

Les indiens representent 30% de la population de durban, en afrique du sud. Arrives dans la ville a partir de 1860, comme travailleurs agricoles et comme commercants, ils ont participe a son developpement spatial et economique. Ils ont connu les politiques de segregation coloniale, avant de subir l'apartheid urbain, a partir de 1948. Soumis a la norme du casernement, instrumentalises comme intermediaires entre blancs et africains, ils ont su modifier leurs parametres identitaires pour developper un sentiment de communaute qui englobe, sans les masquer, leurs disparites sociales et culturelles intrinseques. Cantonnes dans des espaces prescrits, ils ont transforme et assume leurs quartiers pour en faire le coeur de leurs sociabilites urbaines et de leur citadinite. Dans le contexte post-apartheid, ils offrent un bon exemple des transformations en cours. L'etude de leurs pratiques urbaines quotidiennes permet de montrer le fonctionnement de la ville, encore empreint des sequelles de l'apartheid. La maison et le quartier de residence sont les matrices de l'identite urbaine. Leurs pratiques ancrent les indiens dans la ville. Les representations qu'ils ont de l'espace urbain refletent une citadinite specifique, encore marquee par la meconnaissance, voire la crainte, de l'autre, apres cinquante annees de << developpement separe >>. Au terme de plus d'un siecle de presence en afrique du sud, les indiens n'ont guere maintenu de liens avec l'inde. Ils se sont forges une place dans la ville sud-africaine et en sont devenus des citadins a part entiere.