Abstract FR:

À l'heure où s'établit un consensus sur la nécessité d'un développement durable, notamment en matière d'agriculture, l'attention doit être accordée aux systèmes agroforestiers qui répondent à bon nombre de critères de durabilité et apparaissent, pour bien des paysanneries dans le monde, comme une façon de résoudre, sur un espace confiné, les problèmes soulevés par une très forte pression démographique rurale. L'intérêt d'études concernant ce type de mise en valeur du sol apparait donc évident dans un etat comme le Kerala, où les très fortes densités de population (749 habitants par km, en moyenne) limitent les disponibilités en ressources. Au Kerala, la dispersion de l'habitat à favorisé la, pratique généralisée de l'agroforesterie, notamment dans les jardins familiaux caracterisés par une grande biodiversité, et qui représentent l'une des formes les plus élaborées des systèmes de culture fondés sur l'arbre. Dans cet état indien qui compte les plus petites exploitations du pays, ces systèmes sont associés à la riziculture et aux plantations, et occupent l'essentiel des terres que de nombreux ménages mettent en valeur. Or, malgré ses potentialités et le fait qu'elle soit pratiquée par l'ensemble de la population, l'agroforesterie reste très peu prise en compte dans les orientations des politiques agricoles au Kerala. La présente étude aborde les particularités de cet état, avant de s'intéresser aux caractéristiques des exploitations agricoles. Elle insiste sur la diversité de la paysannerie, de ses stratégies et de ses pratiques agricoles, en ne se limitant pas aux seuls systèmes agroforestiers mais les replacant dans le cadre plus large de l'exploitation dont elles font partie, et prenant également en considération les activités non agricoles.