Gestion et cultures de l'eau dans le sud du bassin garonnais : l'aménagement hydraulique face aux aquosités
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the South-West from the region of Toulouse, the project of the reservoir of Charlas has met the clear opposition of the population and the environmental association for 20 years. While the needs for water stil) increases, the classical hydraulic solution to the water shortage seems now to create more problems rather than to resolve them. The recent freeze of the hydraulic development imbalances, in an original way, the assessment between supply and demand in water in the Garonne basin. Actually, the controversy from Charlas points out the contradiction between two points of view on water, two sensitivities and two culture regarding water that everything seems to tear apart. The pros and cons on Charlas depend on the approach taken, whether one insists on economic resources (such as irrigation) or on the necessity of the water environment preservation. The fact that the project does not get forward anymore can be understood as the surge of the "water heritage" in respect to the opposition power of the "economical water". The South-West of France is a region of interest as there, two territories (the hillsides of Gascogne and the valley of the Garonne) became interdependent due to the water shortage. What is at stake for the two of them creates a cleavage of interest leading to a rivalry. On the one hand, in Gascogne the water availability is understood as a socio-economic development. On the other hand, in the Garonne valley priority is given to the rebuilding of the natural low water level. Here the environmental heritage is at stake.
Abstract FR:
Dans le Sud-Ouest toulousain, depuis maintenant plus de vingt ans, le projet de réservoir de Charlas se heurte à l'opposition franche d'une partie de la population et des associations de défense de l'environnement. Alors que la demande en ressource en eau continue d'augmenter, la solution hydraulique, réponse jusque-là traditionnelle à la pénurie, semble poser plus de problèmes qu'elle n'en résout. Ce récent blocage de l'aménagement hydraulique déséquilibre de manière tout à fait originale le bilan entre l'offre et la demande en eau sur le bassin de la Garonne. En fait, la controverse de Charlas met en évidence la contradiction entre deux points de vue sur l'eau, deux sensibilités, deux cultures de l'eau que tout sépare. Selon que l'on insiste sur la ressource économique (celle de l'irrigation notamment) ou bien sur la nécessaire préservation du milieu aquatique, on est plutôt «Pour» ou plutôt «Contre» Charlas. L'enlisement du projet peut donc être compris comme la montée en puissance de «l'eau patrimoniale» dans le rapport de force qui l'oppose à « l'eau économique ». L'intérêt du Sud-Ouest tient au fait que ce clivage d'enjeux s'incarne dans la rivalité de deux territoires que la pénurie a rendus interdépendants: les coteaux de Gascogne d'une part, la vallée fluviale de la Garonne de l'autre. En Gascogne, la disponibilité hydraulique est synonyme de développement socio-économique. Dans le Val de Garonne en revanche, priorité est donnée à la reconstitution des étiages «naturels» du fleuve. Ici, c'est le patrimoine écologique qui compte. En définitive, la récente prise en compte de l'environnement marque une rupture dans l'histoire des politiques de l'eau du bassin.