thesis

Evolution des populations serviles dans les sociétés peules d'Afrique de l'Ouest et du Centre

Defense date:

Jan. 1, 2001

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Traditionally nomadic breeders, the Fulani have settled themselves in several countries by instituting political structures based on Islam. In this movement of installation, they have captured a servile population wich had to carry out especially agricultural works. Today, on places of these former theocratic states, former masters and former slaves live together. Our research characterized the emancipation of these populations of servile origin, especially conditions of their economic development, in the Fulani societies of Macina, Fouta Djalon and Adamawa. The expression of the social status of the former slaves indicates that the former slaves can no longer be considered as slaves but that they have not became Fulani. The current organization of the habitations, the economic activities of both populations and their relationships to share space show that to each societies corresponds a form of emancipation. In the Fouta Djalon, if the former masters still control land tenure and thus exert pressures on the former slaves, in reality the competition between each other expresses itself to the level of their economic success. In Adamawa, apart some exceptions, we can notice the demographic and economic marginalisation of the former slaves. In the Macina, the relationships between Fulani and Rimaïbe and their activities are complementary, both of these groups are submitted to the insecurity of the local production. The former masters oppose a certain ideological resistance to the emancipation of their slaves, especially by means of Islam and Fulani values. But, they can not hinder their economic development witch is more dued to the own dynamism of the populations of servile origin and to the economic, ecologic local conditions than dued to the relationships that the former captives maintain with the former masters.

Abstract FR:

A l'origine éleveurs nomades, les Peuls se sont sédentarisés dans plusieurs contrées en instaurant des structures politiques basées sur l'Islam. Dans ce mouvement d'installation, ils se sont entourés d'une population servile destinée en particulier aux travaux agricoles. Aujourd'hui, sur les lieux de ces anciens empires théocratiques, se côtoient anciens maîtres et anciens captifs. Notre recherche s'est attachée à caractériser l'émancipation de ces populations d'origine servile, en particulier les conditions de leur développement économique, dans les sociétés peules du Macina, du Fouta Djalon et de l'Adamaoua. L'expression du statut social des anciens esclaves indique que les anciens esclaves ne peuvent plus être considérés comme esclaves mais qu'ils ne sont pas pour autant devenus des Peuls. L'organisation actuelle des zones d'habitations, les activités économiques des deux populations et les relations qu'elles entretiennent autour de l'exploitation du milieu montrent qu'à chacune des sociétés peules correspond une forme d'émancipation. Au Fouta Djalon, si les anciens maîtres maîtrisent encore le foncier et exercent ainsi des pressions sur les anciens captifs, la concurrence avec ces derniers s'exprime en réalité au niveau de leur réussite économique. Dans l'Adamaoua, sauf quelques exceptions, on constate la marginalisation démographique et économique des anciens esclaves. Dans le Macina, la complémentarité caractérise les activités et les relations entre Peuls et Rimaïbé, ces deux groupes étant conjointement soumis à l'insécurité de la production locale. Les anciens maîtres opposent une certaine résistance idéologique à l'émancipation de leurs esclaves, en particulier par le biais de l'Islam et des valeurs peules. Mais, ils ne peuvent guère entraver leur développement économique qui s'avère davantage lié au dynamisme propre de des populations d'origine servile, aux conditions économiques, écologiques locales, qu'aux relations que les anciens captifs entretiennent avec les anciens maîtres.