Abstract FR:

Un premier regard sur les paysages de marais charentais revele une occupation du sol agricole, aquacole etsalicole. Partout cependant le relief bossele montre l'existence d'anciens marais salants et fait le lien avec le passe salicole de l'histoire charentaise. Dans ce milieu de marais maritime faconne par la mer et les hommes, les politiques actuelles confrontent une logique de production et unelogique de protection. Cette derniere evolue en faisant du paysage un objectif. Une geographie du temps long permet de relier un premier questionnement sur l'apport du paysage, en tant qu'informateur geographique (un geopaysage ?) a une demarche de geographie historique et culturelle et un second sur les processus de paysagisation d'un lieu, qui relevent d'une esthetisation. Trois strates decomposent ce paysage, associees a trois questions qui les integre dans une paysagisation. La strate structurelle montre un paysage fossile, qui a conserve un role fondamental dans la connaissance des evolutions historiques qui l'ont structure. La strate superficielle temoigne d'un paysage mobile qui renseigne sur le deroulement des modes d'occupations successifs et leurs interpretations du milieu. Dansle processus de paysagisation, ces deux strates sont pre-paysage : l'approche esthetique y est organiquement liee a la production. La strate culturelle, certes pas absente des strates precedentes, se concentre sur l'effet des principales representations sur les amenagements du milieu. Elle reflete le jeu ambivalent entre un paysage utile et un paysage futile alors que le marais salicole est d'abord amenage pour produire et qu'il tend a etre amenage en tant qu'image ou paysage reflet d'un patrimoine naturel et historique. Sur des bases nouvelles de la conception des rapports a la terre, le marais salicole devient paysage, quand la production est en concordance avec l'attente esthetique de ceux qui le contemplent. Il devient arte-paysage, fige ou modele pour devenir oeuvre d'art, artifice.