Les rapports entre les processus morphogéniques et les pratiques agro-pastorales dans la plaine oléicole de Sfax : exemple du bassin versant de l'oued Chaal-Tarfaoui (Plaine de Sfax, Tunisie centro-orientale)
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
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L'introduction de la monoculture oléicole dans la plaine de Sfax à la fin du XIXème siècle a provoqué, au bout de quelques décennies, un bouleversement radical des paysages de cette partie des Basses Steppes tunisiennes. Les opérations de défrichements et puis les labours et sarclages fréquents, ont provoqué l'extermination quasi totale de la végétation naturelle, et pire encore, la fragilisation de la stabilité structurale des sols sableux favorables à l'oléiculture. A mesure que le front oléicole avançait, la pression anthropique sur les terres marginales défavorables à la culture de l'olivier à savoir les affleurements mio-pliocènes et les encroûtements calcaires quaternaires, se faisait de plus en plus lourde. La restriction des espaces de parcours et la persistance de l'activité d'élevage chez une population locale aux ancêtres pasteurs-nomades, se sont traduites par de graves problèmes de surpâturage. A travers l'exemple du bassin-versant de l'oued Chaâl-Tarfaoui dans la partie sud de la plaine sfaxienne, nous mettons en évidence l'étroite relation entre les pratiques agro-pastorales depuis un siècle, et l'aggravation actuelle des phénomènes d'érosion, en particulier l'érosion éolienne. Après l'examen des facteurs naturels et anthropiques de dégradation des sols dans le Chaâl-Tarfaoui, la description des formes et des processus ainsi que l'étude des rythmes et bilans de l'érosion éolienne et hydrique, l'approche par les SIG nous a permis de proposer une méthode d'hiérarchisation des sous-bassins versants selon leur niveau de priorité en matière d'intervention de CES. A la lumière des constatations et des mesures sur le terrain et contrairement aux documents officiels (rapports du Ministère de l'Agriculture), un intérêt particulier a été accordé à l'érosion éolienne. Il est désormais avéré qu'en conditions climatiques " normales ", celle-ci est nettement plus active que l'érosion hydrique. Il n'en demeure pas moins que nous sommes ici bel et bien face à un système morphogénique hydro-éolien mixte. L'oléiculture étant un pilier essentiel de l'économie dans la plaine sfaxienne, la préservation des sols et leur protection contre l'érosion, sont à la fois défi et enjeux à relever dans les années à venir. Cependant, ces objectifs ne peuvent être atteints sans une meilleure prise de conscience de la gravité de l'érosion éolienne dans les plans d'aménagement anti-érosif et sans une meilleure intégration les fellahs locaux dans les actions de CES.