thesis

L'hypothétique construction des lieux ordinaires entre agriculteurs et non-agriculteurs en Dordogne : de l'idéologie patrimoniale à la recherche des échappés du territoire

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

This research stems from the on-going renegotiation of the social bonds that link farmers to the civil society. This renegotiation is looked at from the angle of the recent opening process that rural areas are going through in the name of patrimonial and environmental interests. We put forward the hypothesis that the publicization of rural areas is not restricted to new uses, but is also an opportunity to turn them to the public sphere. Using a pragmatic and interactionnist interpretation of social bonds, we propose an analytical model based on three topiques of urbanity : open space, public space and place. Those are used as keys to understand how the ordinary social spatialities redefine the modalities of the "vivre-ensemble". This redefinition is not uniform. For this gradual normative inventiveness of social interactions could be due to both the inter-individuality of joint investments and the higher visibility of discourse-building places. The contextual analysis of the requalification processes and the study of the farmers/non-farmers co-presence situations in Dordogne confirm the operationality of the notion of open space. The ladders also stress the ambiguous role of the patrimonialization normative beam in the reinforcing of the public order, as well as the reduction of contested place identity. However, we find the traces of places and ""common worlds" moments, as first potential steps towards the advent of a public sphere. While cultural plurality increases, this reflexion thus aims at clarifying the role of space in the normative processes by emphasizing the everyday social experiences and the importance of conceiving space as a context of action.

Abstract FR:

Ce travail de recherche prend sa source dans l'actuelle renégociation du lien social entre les agriculteurs et le reste de la société civile mais l'aborde sous l'angle plus précis de l'ouverture des espaces ruraux au nom, notamment, d'un intérêt patrimonial et environnemental. Nous avons fait l'hypothèse que ce processus de publicisation des campagnes ne saurait se résumer à l'irruption d'une diversité d'usages, mais constituerait également l'occasion de construire la campagne comme espace public, c'est-à-dire un espace politique où pourrait s'élaborer de nouvelles légitimités d'action. En nous appuyant sur une lecture pragmatique et interactionniste du lien social, nous avons alors proposé une grille analytique composé de trois topiques de l'urbanité (espace ouvert, lieu et espace public) afin de saisir comment les spatialités sociales ordinaires participent de manière différenciée à la redéfinition des modalités du "vivre ensemble". Cette inventivité normative serait notamment fonction du caractère inter-individuel des interactions sociales et de la visibilité des espaces investis conjointement par ces acteurs ordinaires. L'étude de multiples situations de co-présence entre agriculteurs et non-agriculteurs en Dordogne ainsi que l'analyse des processus de requalification à l'œuvre sur ce département confirment l'opérationnalité de la notion d'espace ouvert et font ressortir le rôle ambigu joué par le faisceau normatif de la patrimonialisation dans la mise en ordre des territoires. Cependant, nous avons également trouvé la trace de moments de lieux et de "mondes communs", prémisses potentielles à l'avènement d'un espace public.