thesis

Du don à l'aide : vers une optimisation du comportement humanitaire

Defense date:

Jan. 1, 1992

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Institution:

Clermont-Ferrand 1

Disciplines:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Dans le contexte d’échec relatif de l’aide publique au développement, tel qu’il est constaté actuellement, il est légitime de s’interroger sur les motivations réelles qui régissent les interventions des organisations caritatives, afin de déterminer le comportement optimum à adopter en faveur des populations les plus pauvres. Il ne s’agit pas ici d’établir une simplification exagérée du comportement des associations de solidarité internationale. Notre démarche s’oriente plutôt vers une analyse de ce que devrait être leur comportement, si elles agissaient de façon rationnelle, en gardant toujours pour objectif l’amélioration du bien-être des pays en développement. Ces associations n’agissent pas seules. Elles sont un intermédiaire entre le donateur, partenaire primordial, et les populations défavorisées. La relation de don qui s’instaure entre le donateur et l’association ne doit pas demeurer un acte de simple générosité passive ; elle doit constituer une véritable stratégie en vue d’optimiser cette étape du processus d’aide. Dans le but de cerner les éléments déterminants l’approche et les actions des associations caritatives, nous nous sommes référés à différents modèles de comportement en mettant en jeu la structure double de leur relation : à l’amont, les donateurs (particuliers ou publics), à l’aval, les récepteurs (populations du Sud). Deux exemples illustrent notre raisonnement : Médecins Sans Frontières (MSF) et le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD). Le choix de ces deux associations s’appuie sur l’intérêt qu’elles offrent pour au moins deux raisons importantes : leurs origines respectives et leurs différents modes d’intervention. Le CCFD est né en 1961 à l’appel de l’Eglise catholique française pour participer à la campagne contre la faim de la FAO. MSF, pour sa part, relève du moment issu de mai 68. Il est né de la rencontre de jeunes médecins sollicités par la Croix Rouge pour se rendre au Biafra cette même année. Son véritable essor ne se fera qu’en 1975 avec la guerre du Liban et la chute de Saïgon. Sur le terrain, elles opèrent différemment : le CCFD intervient exclusivement par l’intermédiaire des organisations locales d’auto-assistance. MSF, quant à lui, agit en envoyant des groupes de volontaires en mission sur place. Nos raisonnements s’inspirent de plusieurs théories. Le premier cadre d’analyse est celui de la théorie de l’altruisme dont les limites – contexte familial et paradoxes dans les raisonnements – orientent notre attention sur les arguments de la théorie des jeux – motivations et information incomplète. L’observation des mécanismes du jeu d’influences auxquels participent le donateur et l’association, permet d’élaborer un point d’équilibre (négociation) d’où découleront les termes quantitatifs d’un contrat optimum (combien donner ?). La théorie de la répartition de l’aide fondée sur plusieurs modèles et plus particulièrement un modèle altruiste constitue le second cadre d’analyse. Il nous permet d’examiner le comportement d’une association vis-à-vis des populations du Sud, et de passer de l’aspect quantitatif à l’aspect qualitatif de l’aide (comment donner ?). Cette étude trouve sa justification dans l’affirmation du rôle des Associations de solidarité internationale dans l’esprit et les réflexions économiques actuelles qui mettent l’accent sur l’aspect social du développement. Elle nous est dictée par le désir de re-situer l’action humanitaire dans l’esprit et les réflexions économiques internationales. Nous voulons ainsi mettre en valeur l’importance d’une collaboration étroite entre Institutions Internationales, Associations caritatives et pays du tiers monde, dans un processus global d’aide efficace.