Libre-échange et migrations : une simulation pour le Maroc
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Abstract EN:
In the framework of a prospective and empirical research about migrations and trade, this thesis plans to study the impact of the free trade zone creation on the moroccan emigration. To make this, it analyzes causes, consequences and trends of the migratory phenomenon ; and mobilizes different theories of the international trade while showing the interest of the recent ones. This research is led with the help of a computable general equilibrium model integrating the main hypotheses of the new theories : existence of increasing returns and differentiation of products. The conclusions drawn of the study reveal a paradox : the euro-morrocan free trade zone doesn't guarantee in itself an strong and durable economic growth that can act in depth on the migratory causes. On the contrary, considering hypotheses of the model, the free trade, in current competitiveness conditions of the morrocan economy, would induce an industrial crisis and a growing trade deficit. It would ensue a fall of the job particularly in industry, the agricultural sector seems nevertheless to benefit from the opening. Consequently, moroccan migratory flows will remain and amplify in direction of Europe.
Abstract FR:
Dans le cadre d'une recherche empirique et prospective traitant migrations et commerce, cette thèse se propose d'étudier l'impact de la création de la zone de libre-échange sur l'émigration marocaine. Pour ce faire, elle analyse les causes, les conséquences et les tendances du phénomène migratoire ; et mobilise, également, différentes approches du commerce international tout en montrant l'interêt des nouvelles par rapport aux traditionnelles. Ce travail de recherche est mené à l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable intégrant les principales hypothèses des nouvelles théories : existence de rendements d'échelle croissants et différenciation des produits. Les conclusions tirées de l'étude révèlent un paradoxe : la zone de libre-échange euro-marocaine ne garantit pas en elle-même une croissance économique forte,durable et diversifiée susceptible d'agir en profondeur sur la nature et les causes des flux migratoires. Au contraire, compte tenu des hypothèses du modèle, le libre-échange, dans les conditions actuelles de compétitivité de l'économie marocaine, induirait une dés-industrialisation et un déficit extérieur croissant. Il s'ensuivrait une chute de l'emploi particulièrement dans l'industrie, le secteur agricole semble toutefois bénéficier de l'ouverture. Par conséquent, les flux migratoires marocains se maintiendront et s'amplifieront en direction de l'Europe. Les corrections éventuelles de ces tendances ne pourront être envisagées qu'avec un engagement massif de l'Union européenne en faveur des pays de la rive sud méditérranéenne. Parmi les modalités d'accompagnement souhaitables, citons l'aide aux systèmes éducatifs et sociaux, le soutien financier aux réformes économiques et politiques, l'accroissement significatif des investissements directs en direction des secteurs à haute valeur ajoutée incorporant les nouvelles technologies d'information et de communication, etc.