Abstract FR:

Le tertiaire occupe, dans les pays en voie de développement, une place importante en termes d'emploi et de valeur ajoutée. Une première analyse quantitative aboutit à remettre en cause la validité des théories les plus conventionnellles énoncées pour le cas des économies de marché développées. Il apparaît ainsi que dans les pays en voie de développement, la tertiarisation a précédé l'industrialisation et qu'elle est liée à l'exode rural. Les services aux entreprises, qui semblrent quantitativement atrophiés dans les pays en voie de développement, peuvent jouer un rôle important dans le processus d'in,dustrialisation de ces pays, sous réserve qu'ils permettent une réelle assimilation des connaissances par les bénéficiaires. Les conditions de tels transferts de connaissances par le biais des services sont diverses. Elles dépendent, en partie, de la nature du service qui doit être considéré, pour une prestattion de qualité, commme un processus intéractif. Or, dans les pays en voie d'industrialisation, les industriels réduisent le plus souvent le service à une forme simplifiée d'assistance et limitent ainsi les chances d'apprentissage. Elles dépendent également des canaux de diffusion du service et des types de prestataires. Les transferts de connaissances auront des impacts différents sur les industriels selon qu'ils émanent de prestattaires de services locaux indépendants, de membres de réseaux internationaux, ou encore des maisons-mères de filiales industrielles (atelier ou relais), implantées localement. Les limites d'utilisation des services comme leviers du développement industriel (et dans le cas particulier de l'industrie tunisienne choisie comme cas d'étude), tiennent donc au fait que les transferts de connaissances s'éffectuent le plus souvent selon un modèle de sous-traitance, caractérisé& d'une part, par un engagement limité du bénéficiaire, et d'autre part, par une faible adaptation de l'offre aux conditions économiques locales.