Syndrome des jambes sans repos et troubles du contrôle des impulsions dans la maladie de Parkinson idiopathique : une hyperstimulation dopaminergique ?
Institution:
Université Clermont Auvergne (2017-2020)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Background: Parkinson’s disease is characterized by the emergence of motor and non motor complications, related to long term dopaminergic treatment, particularly dyskinesia and impulse control disorders (ICDs). Such motor and non motor complications also occur in patients treated with dopaminergic agents for idiopathic Restless Legs Syndrom (RLS), appearing as augmentation syndrome and ICDs. The association between RLS and PD remains debated, but recent data suggest that RLS itself,when reported in PD Patients, could be part of the complications of dopaminergic treatment. Indeed, in the great majority of cases RLS appears in PD after the introduction of dopamine agonists. Then, the presence of RLS in PD could be a risk factor gor the emergence of other complications related to dopaminergic treatment such as ICDs. Objectives: We aimed to determine 1/ the characteristics associated with the risk to develop RLS after deep brain stimulation of the subthalamus nuclei (DBS-STN), a specific period where major dopaminergic drugs adjustments are provided, in order to enhance our comprehension of the underlying mechanisms contributing to the development of RLS in PD; 2/whether Restless Legs Syndrome, could be associated with a specific psycho-behavioral profile and ICDs in PD. Methods: Study 1: in a observational prospective study, we evaluated the occurrence of RLS in 31 patients with PD originally free from RLS symptoms, six months after bilateral chronic DBS-STN, and compared clinical and treatment parameters of patients who developed postoperative RLS with those of patients without postoperative RLS; Study 2: eighty consecutive PD patients were screened for the presence of RLS in a cross-sectional study. Sleep features were evaluated during one video-polysomnography. The frequency of ICDs, according to standard criteria, together with a broad range ofpsycho-behavioral features using the Ardouin Scale of Behavior in Parkinson’s Disease, were compared in patients with RLS (PD-RLS, n = 30) versus without RLS (PD-nRLS, n = 50). 14 Results: Study 1: Six patients out of 31 reported post-operative emergence of RLS. There was no between-group difference in demographic data, pre-operative treatment parameters or clinical improvement measures after DBS-STN. However, PD patients with emergence of RLS after DBS-STN hada higher dose of dopamine agonists at postoperative evaluation compared to PD patients without emergence of RLS (p = 0.040) and a lower percentage of decrease in dopamine agonists (p = 0.043); Study 2: PD patients with RLS reported significantly more ICDs than those without RLS (50% versus 26%, p = 0.03), especially compulsive eating disorders, and a different psycho-behavioral profile with more hyperdopaminergic behaviors. There was no between group difference for total and dopamine agonists levodopa equivalent doses. However, age and durations of both disease and dopaminergic treatment were greater in the RLS group. Multivariate and propensity score analyses controlling for age, gender, total sleep time, disease severity, dose and duration of treatment, anxiety and depression showed that RLS was an independent predictor of ICDs in PD (OR = 5.91 [1.63; 22.1] and OR = 2.89 [1.63; 6.67] respectively). Conclusion: RLS could be part of the complications of dopaminergic treatment in PD, as a result of a dopaminergic overstimulation. RLS could also be an independant risk factor for ICDs in PD, probably reflecting an underlying particular pattern of denervation more at risk to develop ICDs when exposed to a chronic dopaminergic treatment. This remains to be confirmed, and longitudinal studies are warranted and are ongoing to allow a better comprehension of the evolution of the complex triangular association between RLS-dopamine agonists-ICDs as time goes by in PD.
Abstract FR:
Contexte: La maladie de Parkinson est caractérisée par l’apparition de complications motrices et non motrices liées au traitement dopaminergique au long cours, en particulier les dyskinésies et les troubles du contrôle des impulsions (TCI). Chez les patients traités au long cours par agents dopaminergiques pour un SJSR idiopathique, de telles complications sont égalemnt rapportées sous forme d’un syndrome d’augmentation et de TCI. L’association entre SJSR et MPI reste débattue mais certaines données suggèrent que le SJSR lui-même, lorsqu’il survient chez les patients MPI, pourrait être une complication du traitement dopaminergique. En effet dans la majorité des cas le SJSR apparaitchez les patients MPI après l’introduction du traitement par agonistes dopaminergiques. Si tel est le cas, la présence de SJSR chez les MPI pourrait également être associée à la présence d’autres complications telles que les TCI. Objectifs : Ce travail visait à déterminer: 1/ les caractéristiques associées au risque de développer un SJSR chez les patients MPI après stimulation cérébrale profonde du noyau sous thalamique (SCP-NST), une période particulière caractérisée par d’importantes adaptations thérapeutiques, afin de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de la survenue de SJSR dans la MPI ; 2/ si la présence de SJSR dans la MPI est associée à un risque plus élevé de présenter des TCI; Méthodes: Etude 1: dans cette étude prospective observationnelle, nous avons évalué la survenue de SJSR chez 31 patients initialement indemnes de SJSR, 6 mois après SCP-NST, et avons comparé les paramètres cliniques et thérapeutiques des patients ayant développé un SJSR avec ceux sans SJSR postopératoire; Etude 2: La présence de SJSR a été recherchée chez 80 patients MPI consécutifs au cours d’une étude transversale. Les paramètres du sommeil ont été évalués à l’aide d’une vidéo-polysomnographie. La fréquence des TCI, d’après les critères diagnostiques standards, et d’un ensemble de paramètres psycho-comportementaux évalués à l’aide de l’Ardouin Scale of Behavior in Parkinson’s Disease (ASBPD), a été comparée chez les patients avec SJSR (n = 30) versus ceux sans SJSR (n = 50). Résultats: Etude 1: 6 patients sur 31 ont rapporté une émergence de SJSR en postopératoire. Il n’y avaitpas de différence entre les groupes concernant les données démographiques, les 12 paramètres du traitement en préopératoire, ou l’amélioration des symptômes parkinsoniens et des complications motrices après SCP-NST. Cependant, les patients MPI avec émergence de SJSR après SCP-NST présentaient de plus fortes doses d’agonistes dopaminergiques en postopératoire par rapport aux MPI sans émergence de SJSR (p = 0.040), et un plus faible pourcentage de diminution des agonistes dopaminergiques (p = 0.043); Etude 2: les patients MPI avec SJSR présentaient plus de TCI que ceux sans SJSR (50% versus 26%, p = 0.03), en particulier plus d’alimentation compulsive, et un profil psycho-comportemental différent avec davantage de comportements hyperdopaminergiques. Il n’y avait pas de différence entre les groupes pour les doses équivalentes de Levodopa totales ou d’agonistes. En revanche, l’âge et la durée de la maladie et du traitement dopaminergique étaient plus importants dans le groupe avec SJSR. Les analyses multivariées et le score de propension prenant en compte l’âge, le genre, le temps total de sommeil, la sévérité de la maladie, la dose et la durée du traitement dopaminergique, l’anxiété et la depression, ont montré que le SJSR était associé de façon indépendanteaux TCI dans la MPI (OR = 5.91 [1.63; 22.1] et OR = 2.89 [1.63; 6.67] respectivement). Conclusion: Le SJSR pourrait faire partie des complications sensori-motrices du traitement dopaminergique dans la MPI, en rapport avec une hyperstimulation dopaminergique. (...)