La désindustrialisation : quel avenir pour l'industrie en France ?
Institution:
Sorbonne Paris CitéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
France is one of the countries most affected by deindustrialization. The decline in French industrial employment is indisputable. The manufacturing industry has seen a sharp drop in the number of employees since 1974 (2,380,967 jobs lost) and a decline in its share in overall value added (11.38% in 2016, 22.4% in 1970). For these reasons, the aim of this thesis is to determine the explanatory factors for this phenomenon, to study the role of innovation in deindustrialization and to examine the impact of offshoring on the decline in employment in the manufacturing industry.The determinants of the deindustrialization of the French manufacturing industry are analyzed from the panel data in two sub-periods (before crisis and after crisis). Our sample consists of 9364 companies observed over the period 2000-2015. The results of the two estimates (beforethe crisis and after the crisis) confirm a negative impact of wage costs, productivity, exportrates, size and age of the company on employment in industry manufacturing. The outsourcing rate was insignificant before the crisis and therefore did not explain the variationin the use of our model. However, after the crisis, this variable became very significant (1%) and negatively correlated with employment. In a second study, the estimation of a CDM model shows that product innovation has a positive and significant impact on industrial employment. However, process innovation seems to be negatively affecting employment trends. Companies that are successful in process innovations are more likely to reduce the number of employees. In the last part of the thesis, the propensity score matching estimator is applied to measure the impact of offshoring on the decline in employment and to determine the characteristics of firms that relocate the most to from a sample of 2270 firms in the manufacturing industry. The results of this estimation show that offshoring contributes more to the decline in industrial employment after the 2008 crisis. Between 2002-2007, the net impact of offshoring on employment is 18 jobs lost on average per company. On the other hand, this impact became much greater in the second period (2008-2014) with an average of 30 jobs eliminated percompany. The companies that relocate the most are : exporting, older, innovative, they belong to the automotive and capital goods sectors, they have R & D activities in cooperation with European, Indian or Chinese companies.
Abstract FR:
La France fait partie des pays les plus touchés et menacés par la désindustrialisation. Les indicateurs économiques montrent d’importants changements de la structure économique de l’économie française depuis de nombreuses années. La diminution de l’emploi industriel français est incontestable. L’industrie manufacturière connait une forte baisse du nombre d’employés depuis 1974 (2 380 967 emplois perdus) et un déclin de sa part dans la valeur ajoutée globale (11,38% en 2016 contre 22,4% en 1970). Pour ces raisons, l’objectif de cette thèse est de déterminer les facteurs explicatifs de ce phénomène, d’étudier le rôle de l’innovation dans la désindustrialisation française et d’examiner l’impact réel et net de la délocalisation sur la baisse de l’emploi dans l’industrie manufacturière.Les déterminants de la désindustrialisation de l’industrie manufacturière française sont analysés à partir des données en panel en deux sous-périodes (avant crise et après crise).Notre échantillon est composé de 9364 entreprises observées sur la période 2000-2015. Les résultats des deux estimations (avant crise et après crise) confirment un impact négatif des coûts salariaux, de la productivité, des taux d’exportations, de la taille et de l’âge de l’entreprise sur l’emploi dans l’industrie manufacturière. Le taux de sous-traitance était non significatif avant la crise et il n’expliquait, donc, pas la variation de l’emploi de notre modèle.Cependant, après crise cette variable est devenue très significative (1%) et corrélée négativement avec la variation de l’emploi.Dans une deuxième étude, l’estimation d’un modèle CDM montre que l’innovation de produit a un impact positif et significatif sur l’emploi industriel. Cependant, l’innovation de procédé semble agir négativement sur l’évolution de l’emploi. Les entreprises qui réussissent des innovations procédés sont plus susceptibles à supprimer des emplois.Dans la dernière partie de la thèse, l’estimateur d’appariement sur le score de propension est appliqué pour mesurer l’impact réel net de la délocalisation sur la baisse de l’emploi et pour déterminer les caractéristiques des entreprises qui délocalisent le plus à partir d’un échantillon de 2270 entreprises appartenant à l’industrie manufacturière. Les résultats de cette estimation montrent que la délocalisation contribue plus à la baisse de l’emploi industriel après la crise de 2008. Entre 2002-2007, l’impact net de la délocalisation sur l’emploi est de 18 postes perdus en moyenne par entreprise. En revanche, cet impact est devenu beaucoup plus important dans la seconde période (2008-2014) avec 30 postes supprimés en moyenne par entreprise, soit une hausse de près de 67% de la contribution de la délocalisation à la suppression des emplois industriels au sein des entreprises. Les entreprises qui délocalisent le plus sont des entreprises : exportatrices, plus âgées, de grande taille, innovantes, elles appartiennent plus souvent aux secteurs automobiles et des biens d’équipement, elles ont des activités de R&D en coopération avec des entités européennes, indiennes ou chinoise.Concernant les motivations à la délocalisation, les entreprises qui délocalisent le plus sont celles qui sont à la recherche des salaires relativement plus faibles, une imposition et une réglementation plus avantageuses, de se rapprocher de marchés dynamiques et porteurs…