Abstract FR:

Mises, Rueff et Hayek ont pour objectif commun de dénoncer les errements des politiques monétaires contemporaines. Pour se situer dans un cadre libéral, leurs conceptions théoriques n'en sont pas moins en désaccord : si les autrichiens élaborent leur théorie monétaire en partant de l'individu, Rueff privilégie l'étude des grandeurs macroscopiques ; l'analyse marginaliste des premiers s'attache exclusivement aux prix relatifs, nie par conséquent la pertinence de l'équation des échanges et élabore une théorie des cycles monétaires très aboutie chez Hayek. Rueff met en revanche l'accent sur le niveau général des prix et prolonge les développements de Fisher relatifs à l'équation des échanges. Les trois économistes étudient ainsi le caractère intrinsèquement perturbateur de la monnaie sur la base de critères différents. Mais en s'accordant sur la perversité de la structure contemporaine du crédita, les auteurs critiquent la politique monétaire qui vise à accroitre la quantité de monnaie : l'inflation, essentiellement monétaire, est un instrument de pouvoir aussi efficace qu'il est dangereux pour l'économie car il remet en cause les fondements de la société. Il faut donc neutraliser la politique monétaire, en recherchant pour les autrichiens la constance du volume de monnaie ou en misant, comme Rueff, sur le caractère régulateur de l'intérêt. . . .