Abstract FR:

Les collectivités territoriales françaises occupent aujourd'hui et depuis plusieurs décennies une place prépondérante en matière d'investissement. Les cas de défaillances financières locales observés au cours des annees 90 n'ont toutefois suscité qu'assez peu d'interrogations théoriques sur le risque des investissements publics locaux. Longtemps ignorée, le problème continue en effet d'être souvent écarté, essentiellement pour des motifs d'ordre juridique et institutionnel. La thèse tente de réfuter ce jugement. Elle propose une analyse micro-économique de la nature des risques des investissements publics locaux, de leurs sources et de leurs conséquences sur les décisions budgétaires des collectivités locales. Une application aux opérations d'urbanisme complète l'analyse théorique. La thèse se divise en trois parties. La première partie étudie précisement les concepts de risque et de cout du risque des investissements publics locaux. L'objectif est d'en fournir les fondements microéconomiques. L'analyse s'appuie sur l'examen des propriétés des biens publics locaux et sur l'étude du comportement des agents qui les consomment. Elle conduit a rejeter point par point les arguments du << théorème d'arrow-lind >>. La deuxième partie analyse la decision d'investissement en avenir incertain a travers une approche entrepreneuriale des collectivités territoriales, approche justifiée par le contexte de mobilité territoriale. Un modèle original est proposé. Il étudie l'incidence du risque sur les modalités de financement optimales des investissements et démontre la nécessité d'un autofinancement partiel. Par prolongement, l'analyse théorique justifie le calcul du << retour fiscal >> aléatoire des investissements publics locaux. La troisième partie propose une application des résultats théoriques de la thèse aux opérations d'urbanisme. Ces résultats sont d'abord confrontées aux opinions et aux pratiques constatées chez les professionnels de l'aménagement urbain. Une méthode d'évaluation exante des couts et des recettes aléatoires générés par une opération d'urbanisme résidentiel est ensuite suggerée. Un exemple de calcul ponant sur le cas d'une commune de l'agglomération rennaise en démontre enfin le caractère opérationnel.