Innovations technologiques et organisationnelles : internationalisation et inégalités
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
For two decades, the inequalities have dramatically increased in most oecd countries, especially the u. S. The emergence of lean production in american manufacturing for the past fifteen years provides a new way of interpreting this phenomenon. Lean production is based on an intensification of work and is accompanied by an increase of occupational injuries and illnesses. Therefore, detailed occupational health statistics for manufacturing industries enable us to compute a proxy of reorganization : "i-reorganization". I-reorganization is not dependent on computerization, develops in high-wage sectors and may be the result of deunionization or the generalized implementation of fordism. It improves productivity dramatically. Labor decreases in the i-reorganized industries but i-reorganization is not skilled-employment biased. Computerization seems to be efficient only in i-reorganized industries. Gains sharing among production workers, non-production workers, profits and consumers is unbalanced and increases inequalities. Services have a similar experience. Moreover, the impact of internationalization is not bound to the comparative advantage mechanisms. Openness results in new markets for the exporting and innovator sector. Thus, it stimulates growth and favors skilled workers working in r&d, thereby increasing inequalities. A minimum wage may prevent such a rise of inequalities and enhance growth, but reduce manufacturing employment; nevertheless, if the gains from the innovator sector are large, the increase of personal services may compensate for these job losses.
Abstract FR:
En 20 ans les inegalites d'emplois et de salaires ont fortement augmente dans la plupart des pays industrialises et tout particulierement aux etats-unis. L'adoption de la production "au plus juste" aux etats-unis depuis 1980 ouvre une voie nouvelle d'interpretation de ce phenomene. La nouvelle organisation du travail concerne les deux tiers de l'industrie manufacturiere. Elle s'appuie sur une forte intensification du travail et s'accompagne d'une deterioration de la sante au travail. Les donnees detaillees sur les accidents du travail par industries americaines permettent de construire un indicateur : la "reorganisation a choc d'accident" qui approche la reorganisation reelle. La reorganisation a choc semble independante de l'informatisation ; elle se developpe dans les secteurs a salaires eleves et pourrait etre la consequence de la desyndicalisation ou de la generalisation du systeme fordiste. La reorganisation a choc d'accidents permet de considerables gains de productivite. L'emploi des cadres et des cols bleus diminue ainsi dans les secteurs a choc d'accidents. L'informatisation n'est efficace que dans ces secteurs. Le desequilibre du partage des gains entre les profits, les non qualifies, les qualifies et les consommateurs entraine une hausse des inegalites. Le tertiaire connait une evolution comparable. Par ailleurs, l'impact de l'internationalisation ne se limite pas au mecanisme de convergence des salaires a travers l'egalisation des prix des produits. L'ouverture cree de nouveaux marches au secteur d'innovation exportateur. Ainsi, elle stimule la croissance et avantage les plus qualifies tres presents dans la recherche et developpement, accentuant les inegalites. Un salaire minimum permet d'eviter la hausse des inegalites et ameliore la croissance en economie ouverte mais reduit l'emploi manufacturier ; neanmoins, si les gains du secteur innovateur sont suffisants, la hausse de la demande de services personnels peut compenser les pertes precedentes.