John Law : théorie et pratique de la monnaie
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Paris 8Disciplines:
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Abstract EN:
The monetary theory of John Law is one thats responds to the requirement of full employment. This paper considers, first of all, how he is viewed in the literature. The followers of De La Mothe have been disregarded in favour of the debates that lasted three centuries about John Law as an economist and a reformer. The picture emerges of Law being held in scant regard in liberal circles (after Smith and Daire) and appreciated among the French democrats and socialists of the 19th century. His veneration by James Steuart led to his insertion in a heterodox current of political economy leading to John Maynard Keynes. Law envisages a completely new kind of money that is not a commodity, more suitable as tool to measure value (because of its invariability) and more able (for the ease of its emission) to respond to the needs of production and employment. Money as an inherent part of economic activity, which pays no costs to mine-owning countries, is able to compete with metallic money, and also to be a substitute for it. Paper money has the same guarantees as metallic money. When, in England and Scotland, land banks were being discussed about, such guarantees were located in land, and later extended to every flow of wealth which it made possible. Money which, by its abundance, would have the task of keeping down the interest rate, lightening the load of usury on the state and on producers. A project which Law will try to perfect in France: in a society of "rente seekers", disposed to take advantage of the opportunities offered by the new system, but completely unwilling to accept an order whose aim was to produce their euthanasia.
Abstract FR:
On a voulu voir d'abord comment Law a été perçu par la littérature qui s'est intéressée à lui. On a laissé de côté les invectives des héritiers, d'un De La Mothe et on a suivi les débats qui ont eu lieu pendant trois siècles, sur Law économiste et réformateur. On a trouvé un Law maltraité en milieu libéral (depuis Smith et Daire) et apprécié par les démocrates et les socialistes français du XIXe siècle, un Law exalté par James Steuart et situé par là au sein d'un courant hétérodoxe de l'économie politique le menant (par l'attention au plein emploi) à J. M. Keynes. Law élabore une réflexion sur une monnaie toute neuve, qui n'est pas de la marchandise et qui est à la fois meilleure (par son invariabilité) comme instrument de mesure des valeurs et plus apte, grâce à la facilité de son émission, à répondre aux besoins de la production et de l'emploi. Cette monnaie, endogène à l'activité économique, ne paierait pas de frais aux pays propriétaires de mines, et serait capable de concurrencer, voire de remplacer, la monnaie métallique et jouirait des mêmes garanties. Ces garanties résident (quand en Angleterre et en Écosse on discute sur les banques foncières) dans la terre puis sont étendues à tous flux de revenu venant de la production que cette monnaie rendra possible. Cette monnaie devrait, par son abondance, abaisser les taux d'intérêts, allégeant le poids de l'usure sur l’État ainsi que sur les producteurs. Ce projet est tenté en France, une société de "rente seekers" prêts à profiter des opportunités offertes par le nouveau système de finance, mais hostiles à un ordre monétaire entraînant son euthanasie.