Abstract FR:

Surproduction et dégradation du revenu des céréaliculteurs sont des problèmes majeurs de la politique agricole française. L'alimentation animale avec 60% des utilisations demeure de loin le premier débouché d'une production céréalière en forte croissance, plus de la moitié de cet usage est intraconsommée. Son utilisation comme intrant de la production animale dans la même ferme est un phénomène mal connu car considéré comme la survivance d'une pratique ancienne. L'intraconsommation, par les économies réalisées, peut donner aux céréales une plus grande compétitivité par rapport aux produits de substitution. Son développement, encourage par la CEE, semble contribuer à un meilleur équilibre du marché céréalier. Est-elle un vestige du passé ou une solution d'avenir ? Peut-elle fournir des solutions aux problèmes de débouchés, de revenu et de la baisse des prix ? Plusieurs approches ont été mises en œuvre : les méthodes d'analyse des données cherchent à caractériser les exploitations pratiquant l'intraconsommation. La modélisation par une approche économétrique et un programme linéaire, appliquée à l'élevage laitier breton, essaie de déterminer le mécanisme et les effets des variations des prix sur le volume de l'intraconsommation. Les résultats permettent de comparer ces deux méthodes souvent présentées comme antagonistes, et de montrer les limites et les avantages de chacune. Ils convergent vers une plus grande intraconsommation. Il s'agit-là d'une première contribution à la détermination des indicateurs de ce débouché important dans un contexte de surproduction céréalière.