thesis

Neurocognition de l'impulsivité et des stratégies de prise de décision dans les troubles bipolaire et schizophrénique

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Aix-Marseille 2

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Context: Bipolar disorder (BD) is associated with impaired psychosocial behaviours. Little is known about deficits in neurocognitive functions like decision-making possibly related both to these behaviours and to the nature of the disorder. Objective: To determine whether decision-making impairments exist in manic (M), depressed (D) and euthymic (E) bipolar patients (BP) and to determine whether illness and course-of-illness characteristics can predict participants’ performance Design: Cross-sectional design with relationships between predictor variables and decisionmaking examined using one step multivariate regression analysis Setting: Three university psychiatric hospitals Participants: A power analysis was conducted. A total of 315 subjects, 18 to 65 years old, including 45 M and 32 D inpatients and 90 E outpatients with BD I, medicated, and 150 Healthy Controls (HC), age, IQ and gender-matched, were included. All DSM-IV severity and duration criteria were fulfilled. Subjects with a history of neurological disorder, electroconvulsive therapy or substance abuse within the past six months prior to the study were excluded. Main Outcome Measures: Assessments of decision-making ability and sensitivity to punishment frequency with the Iowa Gambling Task (IGT) Results: On the IGT, MBP (p<0. 001), DBP (p<0. 01) and EBP (p<0. 05) selected significantly more cards from the risky decks than HC with no significant differences between BP groups. Unlike HC, MBP (p<0. 001), DBP (p<0. 05) and EBP (p<0. 05) showed little capacity to learn from incurred losses with no significant differences between BP groups, but, like HC, BP preferred decks that yielded infrequent penalties over those decks that yielded frequent penalties. In a multivariate analysis, decision-making impairment in the BP was significantly (p=0. 001) predicted by low level of education, high number of total admissions and family history of BD. 81 Conclusions: BP clearly show defects in decision-making predicted by course-of-illness illness characteristics. Impaired decision-making might be a trait-related neurocognitive deficit in BD and partly explain impaired psychosocial behaviours of BP.

Abstract FR:

Objectifs: Les conséquences dommageables des troubles du comportement présents dans le trouble bipolaire et la schizophrénie résulteraient souvent d’un degré élevé d’impulsivité ou d’anomalies de prise de décision. L’objectif de ce travail de doctorat est de déterminer si ces caractéristiques comportementales peuvent être évaluées par des mesures de laboratoire des capacités de prise de décision et de 5 sous-composantes de l’impulsivité à savoir (i) le déclenchement précoce d’une réponse avant le traitement complet de l’information, (ii) la difficulté à inhiber une réponse motrice préalablement initiée, (iii) l’insuffisance du coût cognitif de l’interférence de processus cognitifs, (iv) la difficulté à attendre pour recevoir une récompense, (v) la surestimation d’un intervalle de temps. Nous voulons tester l’hypothèse de l’indépendance de ces 5 sous-composantes de l’impulsivité et évaluer leurs rapports avec les capacités de prise de décision. Méthode: Une analyse de puissance a été effectuée. Trois-cent quinze sujets, incluant 167 patients bipolaires (PB) sous traitement, maniaques (PBM) (n=45), dépressifs (PBD) (n=32) et euthymiques (PBE) (n=90) et 150 sujets contrôles volontaires sains (CVS), appariés selon l’âge, le genre et le niveau d’éducation ont été évalués avec l’Iowa Gambling Task (IGT). Les performances de 31 PBM, 23 patients schizophrènes (PS) et 20 CVS appariés selon l’âge et le genre ont été comparées avec les tests (i) IMT/DMT, (ii) GoStop, (iii) de Stroop, (iv) SKIP, (v) Time estimation et IGT. Nous avons mené une analyse factorielle en composantes principales avec rotation varimax (ACP) de 14 variables des 6 tests. Les composantes obtenues ont été ensuite utilisées comme des variables indépendantes. Résultats: A l’IGT, les PBM (p<0. 001; effect size [d]=0. 67), les PBD (p<0. 01; d=0. 59) et les PBE (p<0. 05; d=0. 35) ont choisi significativement plus de cartes dans les piles risquées que les CVS sans différence significative entre les groupes de PB. A la différence des CVS, les PBM (p<0. 001), les PBD (p<0. 05) et les PBE (p<0. 05) n’ont pas montré de changement de stratégie durant le jeu. A l’IGT, les PS (p<0. 05; d=0. 8) ont choisi significativement plus de cartes dans les piles risquées que les CVS et n’ont pas montré de changement de stratégie au cours du jeu (p<0. 05). Le degré d’impulsivité des PBM est supérieur à celui des CVS dans 3 des 5 sous-composantes de l’impulsivité: les PBM montrent des réponses prématurées avant le traitement complet des stimuli au test IMT/DMT (p<0. 05; d=0. 7/p<0. 01; d=0. 8), un coût cognitif de l’interférence insuffisant au test de Stroop (p<0. 05; d=0. 7) et une incapacité à attendre pour recevoir une récompense au test SKIP (p<0. 001; d=1. 2). Le degré d’impulsivité des PS est supérieur à celui des CVS dans 1 sous-composante de l’impulsivité: les PS montrent des réponses prématurées avant le traitement complet des stimuli au test DMT (p<0. 05; d=1). Seule la mesure de la difficulté à attendre pour recevoir une récompense par le nombre total de réponses au test SKIP différencie les PBM des PS (p<0. 05; d=0. 7). En comparaison avec les CVS, les PBM (p<0. 001; d=1. 2/p<0. 001; d=1) et les PS (p<0. 05; d=1/p<0. 01; d=1) montrent des déficits attentionnels à l’IMT/DMT. L’ACP a déterminé 4 composantes dont les valeurs propres étaient supérieures à 1 indice KMO=0. 72 et valeurs KMO>0. 55; test de sphéricité de Bartlett χ2(91)=259. 7, p<0. 001): les troubles de l’attention associés au déclenchement précoce d’une réponse avant le traitement complet d’une information (F1), l’inhibition d’une réponse motrice préalablement engagée (F2), la capacité à prendre une décision avantageuse et récompensée (F3) et le coût cognitif de l’interférence et de la perception temporelle (F4). F1 mesure la sous-composante de l’impulsivité (i). F2 mesure la sous-composante de l’impulsivité (ii). F3 mesure les capacités de prise de décision et la sous-composante de l’impulsivité (iii). F4 mesure les sous-composantes de l’impulsivité (iii) et (v). Seule F1 différencie les PBM des PS (p<0. 05; d=0. 8). Conclusion: Les déficits des capacités de prise de décision existant dans les 3 phases du trouble bipolaire pourraient être des marqueurs de trait de la maladie. Seuls des déficits plus sévères des capacités attentionnelles et du déclenchement précoce d’une réponse avant le traitement complet de l’information différencient les patients maniaques des patients schizophrènes. Dans les conditions expérimentales de notre étude, (i) le déclenchement précoce d’une réponse avant le traitement complet de l’information et (ii) la difficulté à inhiber une réponse motrice préalablement initiée sont 2 souscomposantes indépendantes de l’impulsivité alors que (iii) l’insuffisance du coût cognitif de l’interférence de processus cognitifs et (v) la surestimation d’un intervalle de temps sont 2 sous-composantes interdépendantes. Les capacités de prise de décision sont liées à (iv) la difficulté à attendre pour recevoir une récompense