Régulation des états de viligance chez la souris MPTP, modèle d'étude de la maladie de Parkinson
Institution:
Lille 2Disciplines:
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Bien que les troubles de la veille et du sommeil dans la maladie de Parkinson soient très fréquemment observés, leur origine reste mal connue. Plusieurs hypothèses ont été émises telle une conséquence du handicap moteur ou des autres troubles associés, un effet secondaire des traitements dopaminergiques antiparkinsoniens, et/ou la conséquence directe des lésions neurodégénératives du patient. La souris traitée au MPTP, très utilisée comme modèle d'étude de la maladie, présente, dans ce travail, une atteinte de la voie nigro-striée de 30% et des troubles du sommeil paradoxal. Etudier la régulation des états de vigilance dans ce modèle pourrait apporter des informations pour mieux comprendre l'apparition de troubles du sommeil et de la vigilance dans la maladie de Parkinson. Dans une première partie du travail, nous avons d'abord fait plusieurs essais pour choisir notre protocole d'intoxication au MPTP. Puis nous avons évalué la stabilité des lésions dopaminergiques et des altérations du sommeil paradoxal de notre modèle de souris MPTP. La perte neuronale dopaminergique nigro-striée induite par le MPTP est relativement stable jusqu'à J60 post traitement et l'augmentation du sommeil paradoxal observée à J20 n'apparaît plus à J40. Afin de déterminer quels peuvent être les systèmes de neurotransmission responsables des troubles du sommeil paradoxal, nous avons, dans une seconde partie, testé l'effet de substances dopaminergiques (dont des traitements antiparkinsoniens) et l'effet de substances sérotoninergique, noradrénergique, cholinergique sur les états de vigilance de notre modèle. Les résultats montrent que les substances dopaminergiques et cholinergiques ont plus d'effet et la substance noradrénergique moins d'effet chez les souris MPTP versus témoins. Ces résultats suggèrent que l'intoxication au MPTP peut altérer le fonctionnement de ces systèmes et que cette altération pourrait avoir un impact sur la régulation des états de vigilance des souris traitées. La rythmicité circadienne joue un rôle important dans la régulation des états de vigilance. Dans une troisième partie, nous avons observé les rythmes circadiens de la température corporelle et de l'activité locomotrice de notre modèle de souris pour voir si cette rythmicité était modifiée par le MPTP. Ces 2 rythmes ne semblent pas altérés, toutefois une hyperactivité locomotrice est observée en fin de période de "free running" suggérant que l'activité locomotrice peut être modifiée en l'absence du synchroniseur lumière chez les souris MPTP. Enfin, l'hypocrétine ayant été incriminée dans les troubles du sommeil paradoxal de la narcolepsie, nous avons dans une quatrième partie regardé si ce système est altéré chez les souris MPTP. Aucune modification histologique n'a été relevée chez les souris traitées en comparaison aux souris témoins. Bien que ne reproduisant pas idéalement les troubles du sommeil et de la vigilance du patient parkinsonien, l'étude de la régulation du sommeil paradoxal chez la souris MPTP a apporté quelques informations intéressantes. Les traitements dopaminergiques antiparkinsoniens peuvent modifier les états de vigilance de la souris et les souris MPTP y sont plus sensibles. Il n'y pas de corrélation entre le déficit dopaminergique et les troubles du sommeil paradoxal observés chez la souris traitée. Le système sérotoninergique ne semble pas non plus être responsable des modifications du sommeil paradoxal dans notre modèle. Le fonctionnement des systèmes noradrénergique et cholinergique est modifié et pourrait expliquer les troubles du sommeil, mais de plus amples investigations sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse. Les modifications du sommeil paradoxal ne semblent pas être le résultat d'une perturbation de la rythmicité circadienne, ni d'une altération du système hypocrétinergique puisqu'ils ne sont pas modifiés par le traitement au MPTP. L'augmentation du sommeil paradoxal dans notre modèle pourrait être le résultat d'un processus homéostatique du sommeil, et une étude de ce phénomène chez la souris MPTP pourrait apporter des éléments de réponse.