Exposition précoce à l'alcool : facteur de risque dans l'addiction ? : Etude comportementale et moléculaire
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Abstract EN:
Several clinical studies have shown that early alcohol exposure is a risk factor for the development of drug dependence. Our research focused on the long-term effects of pre- and postnatal alcohol exposure on both brain function and drugs of abuse response in adulthood. This work has been done using two rat strains to take into account for the genetic influence: Sprague Dawley (SD) and Long Evans (LE) rats. The main result of this study indicated that adult offspring exposed to early ethanol displayed an increase in consumption and preference to both ethanol and morphine solutions, in sensitivity to the rewarding effects of cocaine in SD rats and of ethanol in LE rats. Indeed, this study has shown some differential alterations induced by early alcohol exposure between SD and LE rats that may be due to interindividual differences between these two strains. The sensitization to psychostimulants was facilitated after early ethanol exposure in both strains. In addition, early ethanol exposure induced an increase in the anxiolytic effects of ethanol and the HPA axis response to ethanol that may be implicated in the increase in ethanol preference induced by early life ethanol exposure. In parallel, gene expression analysis revealed that expression of a large number of genes was altered in brain regions involved in reinforcing effects of drugs of abuse. Dopaminergic receptors and transporter binding sites were also down-regulated in the striatum of ethanolexposed offspring. Such long-term neurochemical alterations in transmitter systems and in the behavioral responses to drugs of abuse may confer an increase in vulnerability to addiction.
Abstract FR:
De nombreuses études cliniques ont montré que l'alcoolisation in utero pouvait constituer un facteur de risque dans le développement d'une dépendance. Bien que les effets tératogènes de l'exposition précoce à l'alcool soient bien connus, les effets de cette exposition sur la réponse aux drogues ainsi que les mécanismes impliqués sont encore méconnus. Notre but est d'étudier les effets d’une alcoolisation pré- et postnatale sur la réponse aux drogues et d'identifier les altérations neurochimiques associées. Ce travail a été réalisé sur des rats Long Evans (LE) et des rats Sprague Dawley (SD) afin de prendre en compte la composante génétique. Notre étude a montré une altération de la réponse aux drogues chez les rats jeunes adultes âgés de 2 mois qui ont été exposés précocement à l’alcool. Ces rats ont présenté une augmentation : (1) de la consommation et de la préférence pour l’éthanol et la morphine, (2) de la sensibilité aux effets récompensants de la cocaïne (rats SD) et de l’éthanol (LE), (3) de la sensibilisation comportementale aux psychostimulants, (4) de la sensibilité aux effets anxiolytiques de l’éthanol et (5) de la libération d’ACTH en réponse à l’injection d’éthanol (4g/kg). Ces altérations ont également été associées à des altérations à long terme au niveau de gènes impliqués dans la réponse aux drogues et à une diminution de la densité des sites de liaison aux récepteurs et transporteur dopaminergique. L'ensemble de cette étude, bien qu'ayant montré quelques différences entre rats SD et LE, a permis de mettre en évidence des altérations comportementales et moléculaires induites par l'exposition précoce à l'alcool, susceptibles de conduire à une plus grande vulnérabilité à développer une dépendance.