État, secteur public et rationalité économique au Maroc
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Existing in an embryonic state before 1912, the public sector in Morocco was instituted and developed by the colonial power. It was extended and diversified under the regime of political independence. Concentrated in the field of infrastracture, the major task of the public companies implanted by the protectorate was to help drain off natural resources towards France - 80% of public investments were poured in infrastracture. Ever since morocco became independent, the development of public companies has witnessed two successive and radical different orientations. A/ during a first phase (1956-1961), priority given by the state to the option favouring self-centred development linking agrarian reform and diversified industrialisation led to public companies being devised as a strategic basis for a national accumulation. B/ in a second phase, inspired since 1963-64 by the international bank for reconstruction and development (IBRD), the reorientation of the development policy in a liberal way, ie extrovert, endowed the public companies with the role of instrument helping the promotion of private initiative and invesments. Despite this liberal orientation, private initiative was either still lacking or confined to speculation activities. Hence the fundamental ambiguity which characterises the relationship between public capital and private capital. The former being devalued and progressively transfered to strenghen the latter. Seen from the angle of structure, organisation, management and profitability of the public companies, our research has revealed the existence of a large variety of statutes, procedures and performances. Successes and failures co-exist. . .
Abstract FR:
Existant à l'état embryonnaire avant 1912, le secteur public a été mis en place et développé par la colonisation, puis il a été étendu et diversifie sous le régime de l'indépendance politique. Concentrées dans le domaine de l'infrastructure, les entreprises publiques implantées par le protectorat avaient pour finalité principale de concourir au drainage des ressources naturelles vus la mutropole : 80% des investissements publics sont absorbes par l'infrastructure. Depuis l'indépendance, le développement des entreprises publiques a obéi a deux orientations successives et radicalement différentes : - dans une première phase (1956-1961), la prépondérance au sein de l'État, de l'option en faveur d'un développement autocentré - alliant réforme agraire et industrialisation diversifiée- fait que les entreprises publiques sont conçues comme la base stratégique d'une accumulation nationale. - dans une deuxième phase, inspirée depuis 1963-64 par les "conseils" de la BIRD, l'infléchissement de la politique de développement dans un sens libéral -extraverti- confère aux entreprises publiques le rôle d'instrument favorisant la promotion de l'initiative et de l'investissement prives. Malgré cette orientation libérale, l'initiative privée continue de faire défaut ou de se cantonner dans des activités spéculatives. D’où l'ambiguïté fondamentale qui caractérise les rapports entre capital public et capital prive : celui-là étant dévalorise et progressivement transféré au profit de celui-ci. Sous l'angle de la structure, l'organisation, la gestion et la rentabilité des entreprises publiques, notre enquête a révélé une grande diversité des statuts, des procédures, et des performances. Des succès et des échecs coexistent. . .