Bases cérébrales de la communication inter-personnelle, empathie et émotion : applications à la maladie de Huntington
Institution:
Toulouse 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In a world where social interactions are crucial, the brain allows us to feel what another person feels through neuronal resonance mechanisms, and to attribute thoughts and emotions to another person through regulation and metacognition mechanisms. Interpersonal communication deficits in Huntington's disease (HD) may originate from the alteration of these processes. We tried to answer the following questions. Which brain processes are involved when an individual responds inappropriately? How to explain the deficit of facial expressions recognition in HD? How do these patients process the association between social context and emotion? Are patients' spouses' empathy abilities also impaired? The experimental results showed that deal with a person who expresses an inappropriate facial affect modulates empathy processing at several levels. In particular, it recruits a network that supports metacognition and agentivity. Moreover, behavioral preparation related structures are inhibited when context and emotion are incongruent, which give evidence for the inability to react in such social situations. In MH, disorders of facial expression recognition cannot be attributed to the task difficulty. Rather, as for the lexical production impairment, it could be linked to a deficit in selection associated with a dysfunction of the anterior cingulate cortex. Besides, contrarily to controls, this structure is not inhibited, neither in patients nor their spouses, when faced the inadequate response of another person. We propose a model of context evaluation in empathy that includes the behavioral response, which is the ultimate goal of social interaction. The implications of these results are discussed in the framework of future research.
Abstract FR:
Dans un monde où la relation à l'autre est cruciale, le cerveau nous permet de ressentir ce que l'autre ressent par des mécanismes de résonnance neuronale et de lui attribuer des pensées et des émotions par des mécanismes de métacognition et de régulation. Une altération de ces processus pourrait être à l'origine de la communication inter-personnelle appauvrie dans la maladie de Huntington (MH). Ce travail a été motivé par les questions suivantes. Quels processus cérébraux sont mis en jeu lorsqu'une personne réagit de manière inappropriée ? Comment expliquer le déficit de reconnaissance des expressions faciales dans la MH ? Comment ces patients gèrent-ils l'association entre un contexte social et une émotion ? Les capacités d'empathie sont-elles également détériorées chez les personnes de leur entourage ? Les résultats expérimentaux montrent que faire face à une personne qui exprime une émotion inappropriée module l'ensemble des processus en lien avec l'empathie et en particulier recrute un réseau qui supporte la métacognition et l'agentivité. Les structures de préparation à l'action sont inhibées lorsque le contexte et l'émotion sont incongruents, démontrant l'inhabilité à réagir dans de telles situations sociales. Chez les patients MH, les troubles de reconnaissance des visages ne peuvent pas être attribués à la difficulté de la tâche, mais, tout comme pour les troubles de production lexicale, ceux-ci pourraient être reliés à un déficit de sélection en lien avec un dysfonctionnement du cortex cingulaire antérieur. Cette structure n'est pas inhibée comme il devrait, ni chez les patients, ni chez leurs conjoints, face à la réaction inappropriée d'une autre personne. Nous proposons un modèle de l'évaluation du contexte en situation d'empathie, qui inclue la réponse comportementale, but ultime des interactions sociales. L'implication de ces résultats est discutée dans la perspective de recherches à venir.