Éléments pour une macroéconomie néo-wicksellienne des mouvements de capitaux : le cas États-Unis - Europe (1980-1984)
Institution:
Aix-Marseille 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In this study, we try to explain two salient facts which characterized the economic relations between the U. S. A. And the European community in the first half of the Bo's : 1 the reversal, as early as 1981, of the americandirect investment position (net inflows of capital); 2 the reversal, as early as 1983, of the American banking position (net inflows of capital). The explanation is managed in a macro-dynamic view, suitable for the representation of cumulative processes. Its analytical grounds draw inspiration from the macroeconomics of K. Wicksell (1851-1926) which emphasizes the instability of the natural rate of interest, a symptom of rough variations of the underlying business expectations (i. E. Rough variations of the state of confidence concerning business). Two key-propositions become apparent after this study : 1 these reversals were due to strong differences of business opinions between the U. S. A. And the E. C. At the beginning of the 80's; 2 the capital mobility between the U. S. A. And the E. C. Strengthened these differences of opinions (cumulative processes); in other words, it enlarged the gap between the us business optimism and the "europessimism".
Abstract FR:
Prenant acte du passage brutal de l'économie américaine au statut de débiteur net au niveau international, ce travail a pour objet de rendre compte de deux faits saillants qui ont marqué les relations entre les États-Unis et l'Europe dans les années récentes : 1 le renversement, dès 1981, de la position US nette au titre de l'investissement direct (entrées nettes de capitaux); 2 le renversement, dès 1983, de la position US nette au niveau des flux bancaires (entrées nettes de fonds). Ces deux renversements semblent tout d'abord indissociables des avatars de la conjoncture intérieure US : le premier d'entre eux a accompagné une grave récession ; le second s'est opéré dans un contexte de reprise vigoureuse. Ces deux renversements semblent également inaugurer un processus cumulatif : le drainage de l'épargne mondiale opéré par l'économie américaine s'est maintenu en dépit de l'amoncellement des périls, c'est-à-dire du creusement de profonds déséquilibres macroéconomiques sous-jacents. C'est justement pour rendre compte de ces deux caractéristiques que nous avons choisi d'aborder l'étude de ces deux renversements dans une perspective macro-dynamique, ouverte à la représentation des processus cumulatifs. A cette fin, l'étude prend appui sur un cadre analytique inspire de la macroéconomie wicksellienne; la notion d'instabilité intrinsèque du taux naturel d'intérêt, instabilité révélatrice des variations du "climat des affaires", y joue un rôle-clef. Deux idées-forces se dégagent de cette étude : 1. Ces renversements sont imputables, à titre principal, à un déphasage des "climats des affaires" entre l'Europe et les États-Unis au début de la présente décennie; un traitement économétrique relatif aux années 80 84 confirme ce fait; 2. Les mouvements de capitaux à destination des États-Unis, loin d'atténuer un tel déphasage, l'amplifient. Ils alimentent la bulle spéculative réelle indissociable de la croissance US des années 83 85, et renforcent, par là même, la divergence.