Plasticité des systèmes noradrénergique et sérotoninergique dans la neurobiologie de l'addiction
Institution:
Paris 6Disciplines:
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Toutes les drogues d’abus induisent une hyperactivité locomotrice chez les rongeurs et la répétition des injections entraîne une potentialisation à long terme de cette réponse qu’on appelle « sensibilisation comportementale ». Nous avons mis en évidence que l’administration répétée d’amphétamine, de cocaïne, de morphine ou d’éthanol entraîne une potentialisation importante de la libération de NA et de 5-HT dans le cortex préfrontal, en réponse à l’amphétamine ou au PCA chez la souris. Cette sensibilisation neurochimique a été mise en évidence après 4 jours de sevrage et elle persiste au moins un mois. Ce phénomène est spécifique des drogues d’abus, il nécessite la stimulation répétée de récepteurs alpha1b-adrénergiques et 5-HT2A, mais il est en revanche indépendant de la transmission dopaminergique. L’administration répétée de nicotine seule ne modifie pas la réactivité des neurones noradrénergiques et sérotoninergiques mais son association avec un IMAO permet d’induire les mêmes adaptations neuronales et comportementales que celles que nous avons mises en évidence après une administration répétée de psychostimulants, d’opiacé ou l’alcool. Des études électrophysiologiques suggèrent que la nicotine inhibe les neurones sérotoninergiques du raphé dorsal en activant indirectement les autorécepteurs 5-HT1A ce qui pourrait expliquer pourquoi cette molécule seule ne peut pas induire de sensibilisation neurochimique. Nos travaux montrent qu’en augmentant les taux extracellulaires de 5-HT, les IMAOs contenues dans la fumée de tabac désensibilisent les autorécepteurs 5-HT1A et révèlent ainsi les effets addictifs de la nicotine.