Equite sociale et croissance economique : les effets de la liberalisation en inde, 1985-1995
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the mid eighties the indian union engaged in a program of economic reforms which put a term to 40 years of moderate growth (3,5% a year) and initiated a period of vigorous growth (5,6% a year). This work highlights the consequences of the acceleration in the growth rate on the living standards of india's population groups. After a brief review of the planification experience, the study exposes the indian debate around these reforms. Measuring the consumer price indexes for each population fractile, the study shows that, during the reform period, inflation hurt the poorer sections more badly than the better off. In the same time, the labour market conditions worsened, inducing a rise in under-employment, particularly in rural areas where the population is traditionally poorer. Further one observes a rise in real wage disparities between the organised and the unorganised sectors. Finally, consumption patterns changes reveal a rise in disparities between rural and urban areas. States and regions. Using the data on consumption expenditure from the indian national sample surveys, the distributional effects of the reforms are then quantified. After 1987, the highest decile in the population distribution benefited more and faster from the reforms than the lowest deciles. The living standards of the bottom 3/4 of the population in rural india, and of the whole population in urban india deteriorated after 1987, whereas they improved for the whole population between 1972 and 1987. The analysis carried out in four indian states, bihar, kerala, punjab and uttar pradesh, confirms the results obtained for the whole of rural india in the period 1986-1994. The faster economic growth after 1985 certainly brought about an increase in the aggregate living standard but the various population groups did not benefit equally. As the most recent literature seems to suggest, a redistribution of productive assets, rather than current revenue, might reduce these inequalities without hampering the growth rate.
Abstract FR:
L'inde a lance, a partir de 1985, un programme de reformes economiques mettant fin a 40 annees de croissance modeste (3,5% par an) pour entrer dans une phase de hausse rapide du revenu national (5,6% par an). Cette these vise a analyser les effets de l'acceleration de la croissance entre 1985 et 1995 sur le niveau de vie des differents groupes composant la population indienne. Apres un rapide retour sur l'experience de planification, l'etude fait le bilan du debat indien sur les reformes economiques. L'analyse des prix montre que, pendant la periode de reformes, l'inflation a ete plus forte pour les deciles les plus pauvres que pour les plus riches. Parallelement, le sous- emploi a augmente, notamment dans les zones rurales ou la population pauvre est la plus importante, et les differentiels de salaire entre le secteur organise et le secteur non organise se sont accrus. Enfin, l'evolution des schemas de consommation revele une montee des disparites entre zones rurale et urbaine, mais aussi entre etats et entre regions. La quantification des effets distributifs des reformes a partir de donnees sur la consommation des menages tirees des enquetes nationales indiennes, sur la periode 1972-1994, montre que le decile du haut de la distribution de la population beneficie davantage et plus vite de la hausse globale du niveau de vie apres 1985 que les autres deciles. La comparaison des criteres de dominance stochastique indique par ailleurs que le bien-etre social s'est deteriore pendant la periode de croissance acceleree, alors qu'il s'ameliorait entre 1972 et 1987. Ces resultats sont confirmes par l'etude de quatre etats ruraux: le bihar, le kerala, le punjab et l'uttar pradesh, pour la periode 1986- 1994. L'acceleration de la croissance economique a partir de 1985 a entraine une hausse du niveau de vie en inde, mais les differents deciles de population n'en ont pas beneficie de facon equitable. Une redistribution des actifs productifs, plutot que du revenu courant, permettrait, comme semblent le montrer les nouveaux modeles de croissance, de reduire les inegalites relatives sans freiner la croissance economique.