L'évaluation des coûts externes sanitaires : le cas de la production d'électricité
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Rational management of the environment requires knowledge of the costs of environmental impacts. This thesis seeks to define methods for assessing the health costs of atmospheric pollution in order to apply them to the valuation of damages induced by the fossil fuel-based electricity generation. The multifacetted aspects of health maintenance and the principle of sovereignty of individuals' preferences require to look beyond the mere market prices of health expenses. They call for the measurement of the loss of wellbeing resulting from health degradation or the increase in death risk. Theoritical answers to measurement problem of environmental damages have been provided by methods developed in the field of envirommental economics. Indirect market methods used to reveal individuals'preferences in the field of morbidity and mortality have proved to lack efficacy. The examination of health-related contingent valuations shows that individuals make hypothetical trade-offs between money and changes in their wellbeing. This evidence weakens the theory set forth by Kahneman and Knetsch (1992) developed around the existence of embedding effects. Although monetary measurements of variations in satisfaction are undeniably a function of the change in security that individuals are proposed with, their elasticity seems particularly low. This characteristic is observed in both areas of morbidity and mortality. The relative imprecision of contigent valuations in these areas leads to the problem of individuals' capacity to make clear-cut trade-offs between their income and their security. Such an issue calls for cautious utilization of contigent valuations in health damages assessments, in particular as this applies directly to the setting of an optimal pollution level in the framework of public health policies.
Abstract FR:
La gestion rationnelle de l'environnement nécessite la connaissance du coût des dommages environnementaux. Mon travail s'inscrit dans cette perspective. Il cherche à définir les méthodes d'évaluation des coûts sanitaires de la pollution atmosphérique pour les appliquer, ensuite, à la valorisation des dommages lies a la production d'électricité à base d'énergies fossiles. Le caractère multiforme de la santé et le principe de souveraineté des préférences individuelles appellent à dépasser le seul aspect marchand des dépenses de soins. Ils invitent à mesurer la perte de bien-être induite par la dégradation de la santé ou l'augmentation du risque de décès. Les méthodes développées par l'économie de l'environnement pour mesurer les dommages environnementaux répondent, en théorie, à cet enjeu. Les approches de révélations indirectes des préférences dans les domaines de la morbidité ou de la mortalité apparaissent peu opérationnelles. L'examen des évaluations contingentes appliquées à la santé montre que les individus peuvent adopter, dans un scenario fictif, un comportement marchand d'arbitrage. Ce résultat infirme la thèse de Kahneman et Knetsch (1992) associée à l'existence des effets d'inclusion. S'il est toutefois indubitable que ces mesures monétaires de la variation de satisfaction individuelle sont fonctions des modifications de sécurité proposées, leur élasticité semble particulièrement faible. Cette caractéristique s'observe tant dans le cas de la morbidité que pour la mortalité. La relative imprécision des évaluations contingentes dans ces domaines pose le problème de la capacité des individus à faire des choix précis entre leur revenu et leur sécurité. Une telle interrogation appelle beaucoup de prudence dans l'application des évaluations contingentes pour la valorisation des dommages sanitaires et leur utilisation dans la définition d'un niveau de pollution optimal. Ainsi le respect absolu des préférences individuelles ne peut pas être le seul guide des politiques de santé publique.