thesis

Monnaie, éthique et économie politique : autour de John Locke

Defense date:

Jan. 1, 1994

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Institution:

Paris 1

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Authors:

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Abstract EN:

The aim of this doctoral thesis is, first, to propose an interpretation of Locke's works on money in the light of his political and moral phylosophy. Locke's works, especially his economic writings, can be read as the development of a set of general responses to the question : how exchanges must be organized in the city in order to respect rules of justices and thus to prevent moral and social disorder from happening? Secondly, after examining the political and moral project which underlies Locke's analysis, we compare Locke's theory of private proprety to four contemporaries theories of justice. These theories are founded on a reinterpretation of the "Lockean proviso", which perlits to define the conditions of a just private appropriation. The reinterpretations of the "Lockean proviso" are analysed and we put in evidence the unstable feature of this proviso, which reappears again in the modern debates and reformulations.

Abstract FR:

Cette thèse propose dans un premier temps une interprétation des écrits monétaires de John Locke à la lumière de sa philosophie politique et morale. L'œuvre de Locke, en particulier ses écrits monétaires, peut être lue comme le développement d'un ensemble de réponses générales à la question de savoir comment doivent être les échanges à l'intérieur d'une cité pour qu'elle soit en ordre. À cet égard, la convention monétaire, décrite dans le chapitre V du deuxième traité du gouvernement civil, marque une étape importante dans l'analyse de Locke. L'invention de la monnaie en rendant possible une appropriation au-delà des nécessites de la vie, ouvre la voie à l'accumulation illimitée. Elle fonde du même coup un ordre économique et politique, qui reste cependant instable. La monnaie, étant désirée par tous, est facteur de perturbations et de dissension sociale. Le gouvernement civil est alors conçu comme un artifice de rattrapage et de mise à exécution des lois morales que les individus ne sont plus capables de suivre. Le souci de contrôler le désir d'enrichissement implique une certaine hiérarchisation et subordination des finalités économiques à d'autres fins. Ceci ressort clairement des écrits monétaires de Locke. L'usure exagérée pratiquée par les banquiers ou le rognage des pièces, deux réalités économiques dont Locke était témoin, montrent bien que les pratiques d'enrichissement de certains, si elles ne sont pas ordonnées à une fin morale, engendrent le désordre, un désordre non seulement monétaire mais également moral et social. En matière de politique monétaire, la tâche du gouvernement consiste alors à assurer la stabilité de l'ordre social par des mesures adéquates.