Abstract FR:

La politique d'investissement suivie dans l'ex-URSS au cours des dernières décennies constitue une étape essentielle dans le cadre d'une analyse de la crise du monde de gestion des économies centralisées. Elle permet aussi de dégager certains des enjeux de la période de transition actuellement en cours. L'expérience soviétique se voulait une réponse au sous-développement d'où une certaine justification du sur-investissement. Cette tendance renvoie plutôt aux effets pervers d'un système où la demande en inputs 12 et plus particulièrement la demande en investissement, plus difficile à gérer, ne rencontre pas de limites. Générateur de sur-demande, le système soviétique de gestion est de ce fait générateur de pénuries. Des hypothèses seront développées quant aux mécanismes de régulation traditionnels du système de gestion centralisée. Elles partent d'une étude des comportements différentiels des branches de l'économie. Ce qui permettra de dissocier ce qui était le reflet des pressions décentralisées de ce qui était le reflet des priorités du centre. Dans un système dominé par la réalité pénurique, la croissance devient limitée par la difficulté de s'approvisionner pour produire plus que par l'insuffisance d'une demande. Ce qui modifie l'approche des relations d'interdépendance au sein d'un système productif. La prise en considération par les autorités de ces contraintes d'approvisionnement après 1977 présageait d'une nécessaire remise en question du mode de gestion.