Aspects monétaires de la transition dans la CEI
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The transformation into a market economy implies the transition from an amonetary economy to a monetary economy. But this monetary transition meets difficulties in the cis countries in 1992-1995. This monetary crisis has its origins in the questioning of the legitimacy of the ruble and in the deepening of a distribution conflict. These are symptoms of the dissolution of the social link. Moreover, the complex nature of inflation hampers the conduct of a monetary policy. Finally, the institution of a stable monetary order needs the return to the trust in the national currency and thus requires to anchor it (with some flexibility). But the loss of solidarity and the burst of a fight for the sharing out of wealth have also lead to monetary independence and therefore to inconvertibility for most of republican currencies. The institution of a payments union has seemed then necessary for the cis countries were and are economically very interdependent. This was however impossible unless interrepublican trade was first significantly rebalanced. As for exchange organization, the institution of a fixed exchange rate area does not seem appropriate; anyway, any type of cooperation remains impossible because of the lack of some community awareness. Finally the choice of an exchange rate regime should be made according to internal -and not external- stabilization criteria, and should then lead to the use of hard currencies as nominal anchors.
Abstract FR:
La transition vers l'économie de marché suppose le passage d'une économie amonétaire vers une économie monétaire. Or cette transition monétaire se réalise avec difficulté en 1992-95 dans les états de la CEI. Cette crise monétaire trouve son origine dans une crise de légitimité du rouble et dans l'exacerbation d'un conflit de répartition, symboles de la dissolution du lien social en ex-URSS. Par ailleurs, la nature hybride et complexe de l'inflation rend difficile la menée de toute politique monétaire. L'instauration d'un ordre monétaire stable et légitime, qui nécessite la restauration de la confiance dans la monnaie, justifie alors une politique d'ancrage souple des monnaies. Mais la rupture des solidarités et le déclenchement d'une lutte pour le partage des richesses a également provoque la séparation monétaire des républiques, qui elle-même a entrainé l'inconvertibilité des monnaies entre elles. L'instauration d'une union de paiements dans la CEI semblait alors nécessaire au vu des interdépendances économiques très fortes. Seulement, elle était impossible en l'absence d'un rééquilibrage préalable significatif des échanges interrépublicains. Quant à l'organisation des changes, peu d'éléments plaident pour l'instauration d'une zone de changes fixes et tout schéma coopératif semble exclus en raison de l'absence d'un sentiment de communauté. De plus, le choix d'un régime de change pour chaque état devrait obéir à des impératifs de stabilisation interne plutôt qu'externe et aboutir ainsi à un ancrage souple des monnaies vis-à-vis de devises fortes.