Les conséquences économiques de la désintégration : le cas tchécoslovaque
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
Several cases of disintegration brought to light by the disappearance of the former socialist bloc underline the need to rethink economic analysis of this phenomenon. The notions of trade creation and diversion as defined by viner are often used in studies of disintegration, thus placing the problem in an optic limited to international trade aspects. Dissatisfied with this approach, and based on the elementary hypothesis that economic agents are fundamentally rational, the author attempts to outline the set of economic advantages and disadvantages likely to be expected from a disintegration - thus linking the consequences of a separation to its causes. In this context, viner's analysis retains an important place, but the author also incorporates two other axes: fiscal inequalities under the union and the homogeneity of the economic space within the union, before separation. The coexistence of these three levels of reflexion make it possible to admit the existence of "rational" disintegration, even in cases where trade diversion is to be expected. This analysis is then applied to the czechoslovak case - an example which illustrates the perennial nature which tends to characterise conflicts between two nations united within a single country. The close trade relations between the two republics before 1993 meant that the separation announcement left many economists sceptical that independence could bring positive consequences. Yet other factors, such as specific difficulties facing the two republics during the transition process, offered a certain justification for disintegration. The paradoxical result of this study is that while Slovakia was the most dissatisfied of the two partners under the union, by late 1998 this was the republic that had gained the least from its autonomy.
Abstract FR:
Les nombreux cas de désintégration révélés par l'éclatement de l'ancien bloc socialiste appellent à repenser l'analyse économique de ce phénomène. Les notions vénériennes de création et de détournement d'échanges, souvent employées dans l'étude du problème, placent la désintégration dans le cadre du commerce international mais s'avèrent rapidement insatisfaisantes pour expliquer tous ses aspects. Partant de l'hypothèse élémentaire selon laquelle les agents sont fondamentalement rationnels, l'auteur cherche à cerner l'ensemble des avantages et inconvénients économiques qui seront attendus d'une désintégration - les conséquences de la désunion étant recherchées dans ses causes. A ce titre, l'analyse vinerienne garde toute son importance, mais l'auteur prend également en compte deux autres axes : l'inégalité éventuelle de la fiscalité sous l'union et la plus ou moins grande homogénéité de l'espace économique assurée par l'union. La coexistence de ces trois types d'enjeux économiques permet d'admettre la possibilité d'une désintégration "rationnelle", même dans le cas où un certain détournement d'échanges est soupçonné. Cette analyse est ensuite appliquée au cas tchécoslovaque - un exemple qui illustre bien la pérennité qui a tendance à caractériser les conflits entre deux nations unies dans un même pays. Les relations commerciales étroites entre les deux républiques suscitaient l'inquiétude des économistes face à l'annonce de la désunion de 1993. Pourtant d'autres facteurs, telle que l'inégalité de l'espace économique face à la transition offrait une certaine justification de la désintégration. Le résultat paradoxal de l'études montre que, alors que la Slovaquie était le partenaire le plus mécontent de l'union tchécoslovaque, au lendemain des élections de septembre 1998, elle était le partenaire qui tirait le plus petit gain de son autonomie.