Abstract FR:

Cette recherche prend pour objet d'étude l’interaction entre les mécanismes de la langue et les processus cognitifs mis en œuvre dans une situation d'apprentissage de la modélisation en sciences physiques. Une telle étude pose le problème de la mise en relation du monde d'une expérience réelle avec le monde du modèle physique, introduit sous forme textuelle. La situation de communication imposant aux apprenants, qui travaillent en dyades, de verbaliser pour parvenir à une solution commune, la nécessité d'énonciation fait apparaître des contraintes et des mécanismes facilitateurs introduits par le fonctionnement propre de la langue. Complétant l'approche faite par la didactique, c'est donc un point de vue linguistique sur la modélisation qui est adopté. L 'analyse porte sur les interrelations entre les définitions des termes du modèle physique données sous forme textuelle, et le sens que possèdent en langue naturelle les mots désignant ces termes. La signification attachée aux items linguistiques, et les mécanismes de langue qui régissent la cohésion sémantique des dialogues sont donc étudiés. La démarche conduit alors à élucider les fondements langagiers de la similarité, et des processus d'appariement et de catégorisation. Au plan théorique, l'étude se fonde sur une analyse sémantique et syntactico-sémantique permettant une définition dynamique du sens en termes de signifié de puissance ; elle donne lieu à la mise au point de règles de parenté sémantique qui traduisent les principes d'isotopie, et adoptent la forme de règles de préférence, Du point de vue méthodologique, le corpus permettant l'analyse sémantique provient d'une enquête linguistique appropriée, tandis que les règles établies reçoivent une validation par l'application à des dialogues recueillis en situation expérimentale.