Une relecture coasienne du problème du coût social
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The publication of "the problem of social cost" is usually regarded as a decisive stage for the external effects theory. In such a perspective the contribution of R. Coase's paper is confined to a radical criticism of the neo-classical interventionism. In other terms, "the problem of social cost" is usually reduced to the famous "coase theorem", a proposition which covers a virulent attack on the pigouvian approach through the demonstration of the existence of a bargaining externality solution under the zero transaction cost hypothesis. But for nearly ten years R. Coase (who has refused to take on the paternity of the theorem named and formulated by g. Stigler) has claimed against this conventional misinterpretation of his paper. For the author, the coase theorem must be seen as what it really is : the first step to introduce positive transaction costs into economic analysis in order to "endogeneise" the institutional structure of production. If "the problem of social cost" is read from this new viewpoint, it clearly appears that R. Coase applies, in dealing with the problem of "harmful effects", the same approach as the one he has adopted in "the nature of the firm" to justify the existence of such a specific way to "efficiently" allocate resources by the side of the market. According to the coasian comparative approach, legal and administrative institutions or even firms are conceived as alternative ways of rearranging property rights to remove detrimental effetcs. Transposed in a normative perspective the coasian approach consists in comparing the total product yielded by alternative social arrangements in order to choose the best one (that minimizes the expenditures due to the presence of high transaction costs). Beyond the investigation into the analytical consequences of coase's institutional approach of the externality concept, we underline potential fruitfulness of the application of his comparative approach to the theory of environmental policy.
Abstract FR:
La publication de l'article de R. Coase "le problème du coût social" est généralement considérée comme une étape décisive pour la théorie des effets externes. Dans cette perspective, ses apports sont réduits à une critique radicale de l'interventionnisme néo-classique, c'est-à-dire restreints au fameux "théorème de Coase" qui recouvre la démonstration de l'existence d'une solution spontanément négociée des externalités. Or depuis une dizaine d'années, R. Coase, qui a toujours refuse d'assumer la paternité du célèbre théorème qui porte son nom, n'a eu de cesse de dénoncer cette interprétation conventionnelle de son article. Au- delà de l'entreprise de démolition de l'analyse pigouvienne des externalités qui le sous-tend, le théorème de Coase doit, selon l'auteur, être perçu pour ce qu'il est vraiment : la première étape de développements dont l'objectif est l'analyse d'une économie avec des coûts de transaction et, partant, d'une tentative "d'endogéneisation" de la structure institutionnelle dans l'analyse économique. Si l'on relit "le problème du coût social" dans cette nouvelle perspective, R. Coase parait y transposer, dans un contexte différent, le raisonnement qu'il avait développé dans "la nature de la firme", pour expliquer l'existence des firmes alors appréhendées en termes de modalités alternatives d'organisation permettant d'économiser des coûts de transaction. Lorsqu'il s'attaque au "problème du coût social", toutes les formes alternatives d'organisation des transactions (les firmes, la loi, l'intervention publique, etc. ) sont saisies comme autant de vecteurs d'une solution de l'effet dommageable considéré. Projetée dans une perspective normative, cette approche comparative, à laquelle R. Coase exhorte les économistes à se rallier, consistera à déterminer l'arrangement social qui minimisera les dépenses liées à la présence de coûts de transaction élevés. Outre la mise en évidence des implications analytiques de cette approche institutionnelle autorisée par l'introduction des couts de transaction sur le concept d'effet externe, il convient de souligner la fécondité potentielle de la démarche comparative coasienne pour le domaine d'application que constitue la théorie de la politique environnementale.