Devenir-Français.e n/noir.e : anthropologie réflexive et transversale des cosmpolitiques parisiennes au XXIe siècle
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This doctoral thesis is devoted to the collective and individual processes of subjectification of the French b/Black people in the Paris region. It is about mapping a diasporic political and aesthetic geography, in which they move to produce modes of subjectivities and, to describe the multiple resources on which they rely to constitute themselves as French citizens and/or political actors. Because subjectivities arise from various encounters and resistances that are constantly subject to movement, the study describes the daily life of French b/Black people according to a rhizomatic interpretation of the territory. That is to say, by (re) constituting - a Parisian cosmopolitan territory which is made up, on the same level, of several physical places (France, Europe, United States) to take the form of a social and historical scene, academic and media scene, but also social and fictional scene. The renewal of the issue leads us to explore a sprawling scene, where the attempt to institutionalize a collective body through the associative world is invited to move towards the daily life of the research participants. With the dissemination of the term "Black" in public space, the Republican convention of citizen neutrality is put to the test; the discourses that focus on phenotypic differences contribute to nourishing both subjectification processes and other desires of representation that overlap locally and internationally (national and international associations/organizations, public policies, circulation of scientific theories). While the study highlights the societal and historical transformations that participate in the emergence of a French b/Black subject since the two last decades and the related tensions that they produce (legal, political, academic, civic); it also makes it possible to show the effects of redundancies which characterize the French black singularity. It is the effects and affects which, in tension and repetition, are (re) negotiated individually and collectively –, within the vast and heterogeneous “resource-field” that is the diaspora, in an attempt to (re) create / represent, at the same time some differences and similarities that come together willy-nilly with other differences: gender, local, legal and national history, even international with Europe and the United States. Finally, it is about underlining that fact that the processes of subjectification of the French b/Black people have first to do with the possible. That is to say, that only the elusive and the creativity in the capacity of becoming-b/Black as opposed to a fixed identity.
Abstract FR:
Cette thèse de doctorat est consacrée aux processus de subjectivation, collectif et individuel, des Français.es n/Noir.es dans la région de Paris. Il s’agit de cartographier une géographie politique et esthétique diasporique, dans laquelle ils/elles se meuvent pour produire des modes de subjectivités et, de décrire les multiples ressources sur lesquelles ils/elles s’appuient pour se constituer en tant que simples Français.es et/ou acteur.es politiques. Parce que les subjectivités se produisent à partir de rencontres et résistances diverses qui sont constamment sujettes aux mouvements, l’étude décrit la vie quotidienne de Français.es n/Noir.es selon une interprétation rhizomatique du territoire. C’est-à-dire, en (re) constituant – un territoire cosmopolitique parisien qui se compose, sur un même plan, de plusieurs lieux physiques (France, Europe, États-Unis) pour prendre la forme d’une scène sociale et historique, académique et médiatique, mais également sociale et fictive. Le renouveau de la problématique nous mène à explorer une scène tentaculaire, où s’invite la tentative d’institutionnalisation d’un corps collectif à travers le monde associatif pour se déplacer vers la vie quotidienne des participant.es à la recherche. Avec la dissémination du terme « Noir » dans l’espace public, la convention républicaine de neutralité entre citoyen.nes est mise à l’épreuve ; les discours qui portent sur les différences phénotypiques concourent à nourrir, autant, des processus de subjectivation que d’autres désirs de représentation qui s’imbriquent dans le local et l’international (associations/organisations nationales et internationales, politiques publiques, circulation de théories scientifiques). Tandis que l’enquête met en évidence les transformations sociétales et historiques qui participent à l’émergence d’un sujet Français.e n/Noir.e et les tensions afférentes qu’elles produisent (juridique, politique, académique, civique) depuis les deux dernières décennies ; elle permet aussi de montrer les effets de redondances qui caractérisent la singularité française noire. Ce sont les effets et les affects qui, dans la tension et la répétition, se (re) négocient individuellement et collectivement – au sein du vaste « champ-ressource » hétérogène qu’est la diaspora, pour tenter de (re) créer/représenter, à la fois, des différences et des similitudes qui s’agencent bon gré mal gré à d’autres différences : genre, histoire locale, juridique et nationale, voire internationale avec l’Europe et les États-Unis. Enfin, il s’agit de souligner que les processus de subjectivation des Français.es n/Noir.es relèvent d’abord du possible, c’est-à-dire que seul prime l’insaisissable et la créativité dans la capacité à devenir-n/Noir.e par opposition à une identité fixe.