La négociation de l'action publique entre Etat et société civile : une analyse de la mise en oeuvre des politiques d'alphabétisation dans la commune de Nikki au Nord-Bénin
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation makes a socio-anthropology of policy. It questions the conditions of the emergency and the implementation of literacy in Benin. It is interested in the stakeholders from "below" (by insisting on their discourse, practices, interests, strategies) and on the institutions in which they move. It is relevant from aqualitative and an ethnographic method which is made up of long and repeated fieldworks, individual interviews, observations and case studies. It describes and analyzes the way policy is constructed and applied, from multiple interactions produced by stakeholders situated at several levels on the social corps. It demonstrates that policy is a series of unsteady practices and behaviors, which are reversible and not necessarily instituted. It's negotiated between actors which are relevant from regimes of legitimacy, following conditions and modalities to be contextualized. This negotiation goes through a local context which is characterized by the presence of some weak state institutions in contrast with a massive and imposing one from non-state actors. This created new configurations which need some articulations within the several levels of the public space, in a context where the global is omnipresent and where the competition is in the heart of the policy stakes. So, policy is in fact, being construct in particular contexts with their "own historicity", and where the policy making process is partial, lacunar, fragmentary, problematic, and finally non-coherent.
Abstract FR:
La présente thèse fait une socio-anthropologie de l’action publique, en s’interrogeant sur les conditions d’émergence et de mise en œuvre des politiques de l’alphabétisation au Bénin. Elle s’intéresse aux acteurs « d’en-bas », (en insistant sur leurs discours, leurs pratiques, leurs intérêts, leurs stratégies) et aux institutions dans lesquelles ils évoluent. La démarche adoptée est qualitative, de type ethnographique et est faite de séjours prolongés et répétés sur le terrain, d’entretiens essentiellement individuels, d’observations et des études de cas. Elle décrit et analyse la façon dont se construit et se met en œuvre l’action publique dans le secteur de l’alphabétisation, à partir des interactions multiples des acteurs positionnés à différents échelons de l’appareil social. Elle montre que l’action publique constitue une série de pratiques, de comportements instables, réversibles et non nécessairement institués. Elle se négocie entre les différents acteurs relevant de régimes de légitimité différents, suivant des conditions et des modalités à contextualiser. Cette négociation se déroule dans un contexte local marqué par une faible présence des institutions étatiques qui contraste avec celle massive et imposante des acteurs non-étatiques. Elle crée de nouvelles configurations qui font appel à des articulations entre les différents niveaux de l’espace public, dans un contexte où le global est omniprésent et où la compétition est désormais au cœur des enjeux de l’action publique. Celle-ci se fabrique dans des contextes à « historicité propre » où elle apparaît somme toute, partielle, lacunaire, fragmentaire, réversible, problématique et finalement incohérente.