thesis

La fabrique politique de la frontière mexico-américaine : Etat, ONG et expériences frontalières à San Diego (Californie, Etats-Unis)

Defense date:

Jan. 1, 2015

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Institution:

Paris, EHESS

Directors:

Abstract EN:

The research conducted as part of my PhD dissertation offers an analysis of the U. S. -Mexico border through the study of the multiplicity of its actors, issues and experiences. Based on a fourteen-month fieldwork in San Diego, California (USA) between 2009 and 2011, this study questions the interactional dynamics on migration and border issues between federal agents, non-State actors, migrants and residents of border communities. Through this work of political anthropology, I examine how daily productions of border experiences are negotiated through the analysis of the border dispositif deployed by the United-States federal government and of the reactions that these policies and practices induce among non-State actors. I try to demonstrate that the border, in the variety of its existing modalities, is not under the absolute and exclusive control of the State. Non-State actors, through a set of actions, claims, disputes and negotiations with federal agencies actually transform the experiences of the border. They thus participate in the political fabrique of a multidimensional border, working as an unexpected and heterogeneous assemblage, which contradicts the monopoly of the State as it is asserted at the limits of its territory.

Abstract FR:

Le travail de recherche mené dans le cadre de ma thèse de doctorat propose une analyse de la frontière mexico-américaine à travers l’étude de la multiplicité d’enjeux, d’acteurs et d’expériences qui lui sont propres. En me basant sur une enquête de terrain de quatorze mois réalisée à San Diego en Californie (Etats-Unis) entre 2009 et 2011, j’y interroge les dynamiques interactionnelles relatives aux enjeux migratoires et frontaliers entre représentants de l’Etat fédéral américain, acteurs non étatiques, migrants et résidants des communautés frontalières. Par ce travail d’anthropologie du politique, j’examine la manière dont sont négociées au quotidien les conditions de production d’expériences frontalières à travers l’analyse du dispositif de contrôle et de gestion de l’illégal déployé par l’Etat fédéral américain et des réactions qu’il induit chez les acteurs non étatiques. Je tente ainsi de démontrer que la frontière, dans la variété de ses modalités existantes, n’est pas sous le contrôle absolu et exclusif de l’Etat. Des acteurs non étatiques, à travers un ensemble d’actions, de revendications, de contestations et de négociations avec les agences fédérales transforment de fait les expériences qui sont faites de la frontière. Ils participent ainsi à la fabrique politique d’une frontière multidimensionnelle, fonctionnant comme un assemblage hétéroclite et inattendu, et qui vient contredire le monopole affirmé de l’Etat aux limites de son territoire.