L’ État pour parent ? : une anthropologie des violences conjugales et des centres publics d’hébergement en Turquie
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis demonstrates that a result of the public character of women's shelters in Turkey, their residents consider these institutions as places where state takes charge of them when their families do not or can not. In other words, in line with Bourdieu's definition of state as " a name that we attribute to hidden and invisible principles " - to designate a type of Deus Absconditus - of social order and, at the same time, of the domination that is both physical and symbolic as violence that is both physical and symbolic ", the meanings of this name for the residents and employees of public women's shelters is a " protective family ". In this perspective, the studies on women's shelters which primarily concentrate on the empowerment of women are not sufficient to understand neither the point of view of residents nor the complexity of relations in public women's shelters in Turkey. We demonstrate that an observation of the relations between State, kinship and family is necessary to grasp this complexity.
Abstract FR:
Cette thèse montre que, du fait que les centres d’hébergement en Turquie sont des institutions publiques, les résidentes les envisagent comme des espaces où l’État se substitue à leur famille pour les prendre en charge lorsque celle-ci fait défaut. Autrement dit, en s’appuyant sur la définition de Bourdieu de l’État, qu’il définit comme « le nom que nous donnons aux principes cachés, invisibles – pour désigner une sorte de deus absconditus – de l’ordre social, et en même temps de la domination à la fois physique et symbolique comme de la violence physique et symbolique »,le sens de ce nom est une « famille protectrice » du point de vue des résidentes et les employées des centres publics d’hébergement spécifiques aux femmes. Dans cette perspective, les études sur les centres d’hébergement, qui se concentrent principalement sur la question de la prise d’autonomie des femmes, ne suffisent pas pour envisager le point de vue de leurs résidentes ni à concevoir la complexité des relations dans les centres publics d’hébergement en Turquie. Pour expliquer cette complexité, nous montrons qu’une observation des relations entre l’État, la parenté et la famille est nécessaire.