thesis

Pureté artificielle : étude et réintroduction des orangs-outans de Bornéo

Defense date:

Jan. 1, 2015

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Institution:

Paris, EHESS

Directors:

Abstract EN:

This study took place in Borneo (Indonesia), inside the Nyaru Menteng Orangutan Reintroduction Center (NMORP), property of the Forest Office (BAPPENAS) and leaded by Lone Drochsler-Nuielsen from the Borneo Orangutan Survival Foundation. The main anthropological question of reintroduction is: how to set authentic animals free inside nature, by a human system in charge of care and cultural learning of those animals? Yet, the more primatologists follow and discribe the orangutans, the more they seem to have a culture, to be smart and fashioned for intelligent relationships. But anthropomorphism is not enough to undertsnad Nyaru Menteng's system. Thus, primatology leads to build animal's agency : as a specy, orangutans are symbols, a kind of sacred herd and have to be separated from humans. As individuals they can act and they do have interactional relationships with their nurses. Nurses are Nyaru Menteng's pillars. Often Dayaks, we could think that animism could change the way they take care of orangutans (Descola. Everyday, they have to protect themselves from them and command them. At least, reintroduction and rehabilitation shows a total human empire on nature.

Abstract FR:

L'étude concerne le centre de réintroduction de Nyaru Menteng (Bornéo, Kalimantan Central, Indonésie), appartenant à une ONG: BOSF. Ce centre interroge les relations entre Humains et non-Humains en termes d'anthropologie de la nature, d'histoire des sciences et de fonctionnement de la réintroduction d'orang-outans en milieu naturel. Celle-ci pose un paradoxe: comment libérer l'animal et le rendre plus authentiquement au moyen d'un système d'élevage par l'homme? La primatologie offre un savoir éthologique sur lequel se fondent les procédés. Mais la démarche reste essentialiste, se focalise sur les aspects les plus anthropomorphes de l'animal retrouvés dans le travail de réhabilitation. Celui-ci nécessite d'exposer la construction historique de l'animal en tant qu'agent, figure de récit et symbole structurant. La réintroduction suppose également un collectif d'acteurs, unis autour de l'animal sans posséder de véritable unité; Occidentaux, administratifs indonésiens, employés dayaks, bénévoles, etc. Ce qui entraîne de nombreuses tensions d'une part, et la structuration d'un collectif autour de l'animal d'autre part. Les rapports de pouvoir se jouent dans cette relation. Avec un personnel Dayak, l'erreur serait de penser qu'on transfert [sic] de l'animisme traditionnel (Kaharingan) dans le cadre de la réhabilitation. Bien au contraire, on observe une multiplication des modes de séparartion entre Humains et non-Humains, et inaugure une relation originale, ni animique, ni naturaliste, et des formes d'interventions sur l'animal qui marquent une emprise totale sur la "nature".